Les autorités de la santé à Québec affirment que l'éclosion de légionellose apparue à la mi-juillet est maintenant maîtrisée.

Un seul autre cas de légionellose a été déclaré officiellement depuis jeudi, portant le total à 176 cas, mais toujours 11 décès, depuis le début de l'éclosion.

«Nous devions contrôler l'éclosion, ce que nous jugeons être réalisé. Mon message aujourd'hui est que l'éclosion est actuellement sous contrôle. Nous sommes maintenant dans une deuxième phase, soit celle d'analyser les sources probables de contamination», a indiqué le directeur régional de santé publique, le docteur François Desbiens, au cours d'une conférence téléphonique, vendredi.

Il a précisé que la dernière personne à avoir été infectée l'a été il y a deux ou trois semaines, vu la période d'incubation avant que la maladie se déclare.

Source toujours inconnue

Les autorités n'ont toujours pas identifié la source de cette contamination, mais continuent de croire qu'il s'agit d'une tour de refroidissement située sur le toit d'un édifice dans les quartiers Saint-Roch ou Saint-Sauveur, situés dans la Basse-Ville de Québec.

Elles se disent confiantes de connaître cette source vers la mi-octobre, lorsque les analyses en laboratoire seront terminées, a indiqué le docteur Desbiens.

Les prélèvements ont été effectués à compter du 21 août, lorsque les tours de refroidissement situées dans les zones ciblées ont été inspectées, désinfectées et ont reçu un traitement-choc au brome.

«Nous comprenons très bien l'impatience des citoyens qui ont hâte d'entendre la confirmation du rétablissement d'un environnement sans danger pour leur santé et particulièrement celles et ceux qui souhaitent une identification directe des sources responsables de la contamination», a affirmé Chantale Giguère, directrice générale adjointe à la sécurité publique pour la ville de Québec.

En tout, 127 tours de refroidissement ont été désinfectées dans 79 édifices.

C'est ce travail de désinfection qui a porté fruit et permis de maîtriser l'éclosion, selon le docteur Desbiens.

De son côté, la Ville s'est assurée que les quatre édifices qu'elle possède dans le périmètre n'étaient pas responsables de la contamination. Ce faisant, elle a constaté que le système de l'hôtel de ville, bien que récent, avait déjà des traces de corrosion et devra être entretenu plus rigoureusement, a précisé Mme Giguère.

En plus d'avoir inspecté les tours de refroidissement, les équipes multidisciplinaires ont envisagé d'autres sources potentielles de contamination, a-t-on appris. Elles ont ainsi vérifié si la contamination pouvait provenir des camions qui lavent les rues en pulvérisant de l'eau ou des appareils qui arrosent les bacs à fleurs, des bassins de rétention d'eau ou des fontaines d'eau. Mais la piste des tours de refroidissement est toujours privilégiée, d'autant plus que l'éclosion semble avoir été jugulée depuis que toutes les tours situées dans les zones ciblées ont été désinfectées.

La légionellose ou maladie du Légionnaire est contractée en inhalant des gouttelettes d'eau contaminée qui sont présentes dans l'air. Une personne en santé éprouvera des symptômes légers, alors qu'une personne dont le système immunitaire est déjà affaibli pourra développer une pneumonie, avoir une fièvre persistante et des difficultés respiratoires.

La bactérie légionelle prend naissance dans de l'eau tiède stagnante. Elle se multiplie, par exemple dans un système de refroidissement qui est mal entretenu, et se trouve pulvérisée dans des gouttelettes lorsque le système de refroidissement de l'air est actionné.

Une enquête du coroner a déjà été ordonnée pour examiner l'ensemble de la situation.