Dans les mois qui ont suivi le grave accident vasculaire cérébral (AVC) qu'il a eu en 2006, Patrick Underwood a bien cru qu'il devrait abandonner le sport à jamais. Paralysé du côté gauche, il ne pouvait plus s'adonner à ses activités préférées: le ski alpin, le ski de fond, le plein air...

Mais demain, M. Underwood enfourchera son vélo adapté pour participer au Cyclo-défi contre le cancer. Cette gigantesque activité cycliste, organisée depuis trois ans par la Fondation de l'Hôpital général juif de Montréal, permet d'amasser des milliers de dollars pour financer la recherche sur le cancer.

À la suite de son AVC, M. Underwood, grand sportif qui a déjà été capitaine de son équipe de rugby à l'Université Mount Allison, a dû réapprendre à parler et à marcher. Il est toujours paralysé du côté gauche et porte une orthèse à la jambe gauche.

C'est lors d'une séance avec un kinésiologue du centre de réadaptation Lucie-Bruneau, en 2008, que M. Underwood a essayé un vélo adapté pour la première fois. Il a adoré et en a aussitôt acheté un.

Depuis, il fait plusieurs kilomètres par jour. Ces jours-ci, il s'entraîne en moyenne quatre heures par jour. «Mon bien-être physique mais aussi psychologique augmente avec ma forme physique», dit-il. Car la vie n'est pas toujours facile pour ce résidant de Saint-Lambert. Autrefois directeur des ventes dans une entreprise spécialisée en radiodiffusion, il ne peut plus travailler. Il avoue que cela lui manque. «Mais j'ai moins d'énergie qu'avant. Je ne pourrais pas travailler autant, note-t-il. Parce que je ne peux pas travailler, je concentre mes efforts sur le plan physique.»

Deuxième chance

M. Underwood a participé au Cyclo-défi en 2008, mais sa forme physique n'était alors pas au point et il n'a pu terminer l'épreuve. Cette année, il espère que ce sera différent. «Je ne suis pas encore tout à fait prêt. Mais c'est surtout la force mentale qui détermine si tu finis ou pas, dit-il. Sur le fil de départ, je vais être stressé. La dernière fois que j'ai fait la course, tout le monde me dépassait. Cette année, mon objectif, c'est de finir.»

Cette année, M. Underwood a une nouvelle motivation pour faire le Cyclo-défi: sa mère est morte d'un cancer du poumon en septembre 2009. «Elle me manque tellement!», dit-il.

Demain et dimanche, M. Underwood et des centaines de participants parcourront 220 km entre Montréal et Québec. Ils partiront de Repentigny demain matin et rouleront jusqu'à Trois-Rivières. Après une nuit de repos, ils prendront la route vers le fil d'arrivée, à Donnacona, dans la région de Québec. Comme tous les participants, M. Underwood a dû collecter 2500$ pour pouvoir prendre le départ.

Selon la coordonnatrice des événements spéciaux à la Fondation de l'Hôpital général juif, Stéphanie Rosa, l'an dernier, les 1836 cyclistes qui ont participé au Cyclo-défi ont amassé 12 millions de dollars, qui ont été versés pour la recherche, la prévention et le traitement du cancer. «Les sommes amassées cette année et le nombre de participants seront dévoilés au moment du départ, samedi. Mais tout va bien jusqu'à maintenant», note Mme Roza.

Elle ajoute que les participants ont des profils très différents. «On a beaucoup de survivants du cancer. Et plusieurs personnes ont des histoires inspirantes, comme M. Underwood. C'est un très bel événement.»