Une nouvelle étude révèle que la concentration d'amiante dans l'air de plusieurs chantiers de construction du Québec était égale ou supérieure aux normes provinciales, soulevant de nouvelles questions à savoir si la substance peut être utilisée de manière sécuritaire au Canada.

L'étude, publiée par l'Institut national de santé publique (INSPQ), a examiné 3000 prélèvements d'air recueillis sur des sites présentant des risques élevés d'exposition à l'amiante.

Les résultats de l'analyse démontrent que 43% d'entre eux avaient des concentrations qui égalaient ou surpassaient les limites recommandées.

Selon la directrice de la santé publique de l'Estrie, Louise Soulière, cette étude prouve que malgré l'existence de normes à ce chapitre au Québec, il demeure très difficile de les mettre en application.

Elle a ajouté que même les employés qui manipulent consciemment de l'amiante courent parfois des risques.

La limite d'exposition à l'amiante en milieu de travail au Québec tolère 10 fois plus de fibres aérogènes que d'autres provinces canadiennes, et 100 fois plus que certains pays européens.

Le rapport, publié vendredi sur le site Web de l'INSPQ, comporte des données sur l'exposition à l'amiante recueillies entre 2003 et 2009. Certaines de ces informations avaient déjà été publiées par le passé.

Le gouvernement du Québec étudie présentement la possibilité d'offrir une garantie de prêt de 58 millions de dollars pour prolonger l'exploitation de la mine Jeffrey, à Asbestos, l'une des dernières mines d'amiante au Canada.

La classe politique du Québec a toujours soutenu le secteur de l'amiante dans la province. Le leader du Bloc québécois Gilles Duceppe a récemment appris à ses dépens que s'y opposer pouvait être une chose risquée.

Quelques semaines seulement après avoir affirmé que la substance pouvait être utilisée de façon sécuritaire, M. Duceppe a changé son fusil d'épaule dimanche et donné son appui à la commission parlementaire chargée d'examiner les risques pour la santé liés à l'amiante.

Le leader bloquiste avait à nouveau fait volte-face lundi, soutenant que le minéral peut être manipulé de façon sécuritaire au Québec.

Le lieutenant de Stephen Harper dans la province, le conservateur Christian Paradis, a dénoncé les propos de M. Duceppe, arguant qu'on ne pouvait plus savoir s'il disait vrai. M. Paradis sollicite un nouveau mandat dans la circonscription de Mégantic-L'Érable, où le secteur de l'amiante est très présent.