Faute de civières en nombre suffisant dans les hôpitaux, de nombreuses ambulances sont retenues dans les stationnements des urgences de Montréal et de Laval. En moyenne, quatre ambulances par jour doivent attendre parfois durant plus d'une heure avant de pouvoir repartir, ce qui empêche les ambulanciers de répondre à de nouveaux appels.



Au total, dans la grande région de Montréal, 1291 ambulances ont ainsi été retenues en 2010. La durée moyenne de l'attente est d'environ une demi-heure, mais l'hôpital de Saint-Eustache et l'hôpital Jean-Talon ont déjà fait attendre des ambulanciers durant 1h40. Chaque fois, le problème est le même: il n'y a pas de civières pour accueillir les malades.

À la Cité-de-la-Santé, où le problème est pire qu'ailleurs depuis des années, 80 ambulances ont été retenues pendant 30 minutes en moyenne en 2010, selon des documents obtenus grâce à la Loi sur l'accès à l'information. Afin de remédier à la situation, Urgences-santé a affecté deux ambulanciers aux urgences de cet hôpital du lundi au vendredi, de 7h à 15h. Cela semble efficace puisque, de la mi-octobre à la mi-novembre, seulement neuf ambulances ont été retenues à la Cité-de-la-Santé, pendant une moyenne de 28 minutes.

Depuis l'application de cette mesure, ce sont les hôpitaux Royal Victoria et Sacré-Coeur qui retiennent le plus grand nombre d'ambulances faute de civières. De la mi-septembre à la mi-octobre, 18 ambulances ont été retenues au Royal Victoria pendant 42 minutes en moyenne, et 12 à Sacré-Coeur pendant 37 minutes, en moyenne toujours.

Ces délais ne sont pas sans conséquence: ils retardent l'intervention des ambulanciers. En 2010, l'objectif d'Urgences-santé était de répondre aux appels prioritaires en moins de neuf minutes dans 75% des cas. Cette cible doit passer à 80% en 2011.

Depuis peu, Urgences-santé fait par ailleurs de la promotion pour attirer la relève. À l'instar des pharmaciens, qui réclament plus de pouvoirs, les ambulanciers désirent prodiguer plus de soins et former davantage de techniciens de pointe. Ce dossier risque de faire surface à l'Assemblée nationale à la reprise des travaux parlementaires, cet hiver.

- Avec la collaboration de William Leclerc