Un an après sa création, plus de 200 couples se sont inscrits à la banque privée de sang de cordon de la clinique OVO. Mais la pertinence de cette pratique ne fait pas consensus.

Ailleurs dans le monde, particulièrement aux États-Unis, les couples sont nombreux à débourser des milliers de dollars pour conserver le sang de cordon de leur bébé.

 

«C'est une assurance pour l'avenir», affirme le Dr Robert Hemmings, directeur médical de la clinique OVO, première à mettre sur pied une clinique privée de sang de cordon en sol québécois.

Si l'enfant ou un autre membre de la famille contracte une maladie grave, les parents espèrent que les cellules souches contenues dans le sang de cordon pourront le sauver.

Au Québec, il est de plus en plus connu que les cellules souches contenues dans le sang de cordon peuvent sauver un enfant atteint de leucémie qui ne peut avoir de greffe, faute de donneur compatible.

Mais il reste beaucoup de travail à faire pour informer la population sur l'avenir prometteur des cellules souches afin de régénérer des cellules touchées par d'autres maladies, souligne le Dr Hemmings.

«Aux États-Unis, on estime qu'un couple sur deux est au courant de la possibilité de conserver les cellules souches alors qu'ici au Québec, c'est probablement un sur dix. Il y a une énorme différence sur les taux de conscientisation.»

Si la banque privée québécoise compte plus de 200 membres, l'une des plus importantes banques privées américaines de sang de cordon, le Cord Blood Registry, compte plus de 300 000 inscriptions, souligne le médecin.

Mais cela vaut-il réellement la peine de débourser 1200$ pour s'inscrire à une banque privée québécoise, plus une centaine de dollars annuellement pour la conservation du sang de cordon de son enfant?

Certains, comme le Dr Hemmings, croient que oui. Les cellules souches provenant du sang de cordon se multiplient rapidement et semblent pouvoir régénérer facilement les tissus.

Des recherches expérimentales laissent présager un certain potentiel pour la régénération non seulement des cellules, mais aussi des tissus et des cartilages.

Les cellules souches issues du sang de cordon pourraient un jour être utilisées pour régénérer les tissus cardiaques endommagés à la suite d'un infarctus, par exemple. Elles pourraient aussi permettre de réparer des os, ou encore des neurones chez les gens atteints de la maladie de Parkinson.

Le Dr Hemmings se dit d'ailleurs convaincu que cela arrivera dans un avenir passablement rapproché. Les progrès ont été rapides au cours des dernières années, dit-il.

«Voilà pourquoi nous pensons que c'est une assurance de conserver le sang de cordon, cela peut aider dans l'avenir à prévenir ou guérir certaines maladies dégénératives.»

D'ailleurs, les chances pour une personne d'avoir recours à des cellules souches au cours de sa vie ont considérablement augmenté, souligne le Dr Hemmings.

«Avant 2008, on parlait d'une chance sur 200 000, mais la statistique la plus récente fait état d'une personne sur 217 (greffe autologue - provenant de soi-même - ou allogénique - d'une autre personne).»