Fermeture des écoles, limitation des rassemblements publics, rappel du personnel de la santé à la retraite: le Québec a prévu plusieurs mesures advenant une pandémie d'influenza. Mais c'est loin d'être le cas actuellement.

L'Organisation mondiale de la santé a haussé à 5 sur une échelle de 6 le niveau d'alerte à la pandémie. Il est clair maintenant qu'un nouveau virus se propage à l'humain, qu'il se transmet de personne à personne, et ce, d'un pays à l'autre.

 

«Nous sommes bel et bien dans un processus de phase d'alerte pandémique», explique Luce-Andrée Roy, coordonnatrice du bureau des mesures d'urgence pour la santé publique à l'Agence de santé de Montréal.

Mais nous sommes encore loin d'une pandémie mondiale. «Pour arriver à la phase 6, il faudrait qu'il y ait un débordement dans la plupart des pays, que ce soit très intense, qu'il y ait des épidémies partout alors qu'actuellement, les éclosions sont très limitées et il y a très peu de cas confirmés», nuance Mme Roy.

Depuis la menace de grippe aviaire, il y a quelques années, les pays ont élaboré des plans d'urgence pour faire face à une éventuelle pandémie. Pour l'instant, c'est la surveillance et la détection des cas potentiels qui prime. «Nous avons demandé à toutes les régions de se préparer», a indiqué le directeur national de la santé publique, le Dr Alain Poirier.

Les hôpitaux ont une marche à suivre pour identifier les personnes potentiellement infectées par le virus de l'influenza H1N1, en analysant leur risque d'exposition au virus et en détectant des symptômes d'allure grippale.

En prévision d'une pandémie, des centres de mesures d'urgence ont été mis en place, tant au ministère de la Santé que dans les agences régionales et les établissements de santé.

La Sécurité civile est désormais partie intégrante du déploiement du plan d'action. «Au moment où on se parle, on a mis en alerte toutes les organisations régionales de sécurité civile. Tous les ministères et organismes présents en région reçoivent les mêmes consignes», a expliqué le coordonnateur gouvernemental en sécurité civile, Michel C. Doré, lors de la conférence de presse quotidienne organisée par le Québec hier.

Si l'OMS devait hausser son niveau d'alerte à la phase 6, d'autres mesures seraient mises en place. Les autorités ouvriraient notamment des centres de soins non traditionnels pour accueillir les malades si les hôpitaux étaient trop débordés.

Le personnel de la santé à la retraite pourrait être mis à contribution. Il faudrait aussi pallier l'absentéisme au travail dû à la maladie.

«Si on arrive à une situation où plusieurs personnes sont affectées dans une région ou dans une municipalité et qu'on est dans l'impossibilité de maintenir certaines fonctions essentielles, des ministères, des organisations, des municipalités voisines peuvent être interpellées pour s'assurer que les services essentiels soient offerts à la population», a précisé M. Doré.

Selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux, une pandémie peut durer de 12 à 18 mois et se caractériser par quelques vagues.