Plus de 25% des Québécois n'ont pas accès à un médecin de famille. Selon la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), la profession est en crise. Recruter de nouveaux médecins généralistes est difficile. Leurs conditions de travail sont peu alléchantes. Arguant qu'il y a «urgence d'agir», la FMOQ demande à Québec de se doter d'une politique nationale sur la médecine familiale.

«Tous les intervenants du milieu de la santé s'entendent pour dire que les médecins de famille doivent être au coeur du système. Il faut faire en sorte que ce soit le cas», dit le président de la FMOQ, le Dr Louis Godin.

Il manque actuellement 760 omnipraticiens au Québec. La pénurie de personnel ne se réglera pas de sitôt croit la FMOQ, car de moins en moins d'étudiants en médecine choisissent de s'orienter vers la médecine générale.

En 2008, 17% des postes de résident en médecine familiale sont restés vacants contre seulement 3% pour les spécialités. «Les étudiants nous disent que durant leur formation, ils ont peu de contact avec la médecine de famille, dit le Dr Godin. Ils sentent aussi que les omnipraticiens sont moins valorisés.»

Parmi les nombreuses recommandations qu'elle adresse au gouvernement, la FMOQ souhaite que les universités québécoises offrent des stages d'observation obligatoires en médecine familiale lors de la première année d'études. Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a bien accueilli la sortie de la FMOQ. «On s'entend sur le résultat. On veut plus de médecins de famille. Il faudra discuter des méthodes pour y arriver», a dit M. Bolduc.

Plus gros salaires

La FMOQ plaide aussi que les conditions de pratique des omnipraticiens sont peu alléchantes. Les médecins de famille sont débordés. En 2008, 18 omnipraticiens ont quitté le système de santé public pour se tourner vers le privé. Comparativement, deux médecins avaient fait ce même choix en 2001. «Les médecins qui quittent le réseau public vont chercher de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires ailleurs», dit le Dr Godin.

Pour retenir les omnipraticiens, la FMOQ croit qu'il faut améliorer leurs conditions de travail, notamment en facilitant l'accès aux plateaux techniques.

La rémunération devrait aussi être revue à la hausse dit le Dr Godin. Le salaire annuel moyen est présentement de 159 000$ au Québec alors que les médecins de famille de l'Ontario gagnent 70 000$ de plus.