Une large coalition d'organismes communautaires et syndicaux s'élève contre l'apparente volonté du ministère de la Santé et des Services sociaux de colliger des données sur la clientèle de centres de réadaptation aux prises avec des problèmes de dépendance à l'alcool, aux drogues ou au jeu.

Selon la coalition, cette collecte de données informatiques menace la confidentialité des consultations et, du même coup, le lien de confiance entre les usagers et les intervenants qui repose justement sur l'anonymat et le secret professionnel. C'est le syndicat des employés du Centre Dollard-Cormier, de Montréal, qui a dévoilé l'information voulant que le ministère soit à développer un système informatisé sur cette clientèle. Les informations entrées dans le système incluent le nom et le numéro d'assurance-maladie des usagers, de sorte que les informations touchant la consultation peuvent être retracées et associées à l'usager.

La coalition demande au ministère de colliger ces informations de façon anonyme et réclame le même encadrement législatif que celui qui s'applique au dossier médical de l'ensemble des patients et qui oblige la confidentialité.

S'appuyant sur des informations internes, le syndicat affirme que les données nominatives des usagers aux prises avec ces dépendances, elles, seront transmises aux agences de santé, au ministère et à la Régie de l'assurance-maladie sans leur consentement.

À défaut de protéger la confidentialité de ces informations, la coalition craint que les usagers cachent des informations à leurs intervenants ou, même, refusent simplement de consulter.