De nouvelles voix s'élèvent contre la décision de construire le futur Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) en mode partenariat public-privé (PPP). Les Médecins québécois pour le régime public (MQRP) demandent publiquement, ce dimanche, au gouvernement Charest de ne stopper les procédures et de ne pas lancer l'appel des propositions, prévu pour les prochains jours.

Le regroupement de médecins réclame que le projet soit mené en mode conventionnel, sans délais additionnel. « Il n'y aurait que des désavantages à retenir cette formule », explique une porte-parole du MQRP, Marie-Claude Goulet. Selon le groupe médecins, le CHUM coûtera plus cher aux contribuables québécois s'il est érigé en PPP, et les services offerts aux malades n'en seront que réduits. « Avec la crise financière, l'État doit aussi assurer des garanties supplémentaires au privé et augmenter sa part de financement », dénonce la Dre Goulet.

Plusieurs représentants des organisations syndicales doivent aussi défendre ce point de vue lors du point de presse du groupe de médecins qui aura lieu en après-midi à Montréal.

Cette nouvelle sortie s'ajoute aux nombreuses autres qui ont eu lieu au cours des derniers jours. L'organisme Médecins québécois pour le régime public, l'Association des économistes du Québec, l'Ordre des architectes du Québec et le porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé, Bernard Drainville, ont aussi manifesté leur désir que le gouvernement Charest renonce rapidement au PPP.



La Presse a révélé vendredi que les consortiums en lice pour la construction du CHUM demandent maintenant une garantie financière de plusieurs centaines de millions de dollars au gouvernement du Québec, sous peine d'abandonner le projet. Aux prises avec le resserrement du crédit découlant de la crise financière, ces consortiums ne parviennent pas à emprunter des montants requis à long terme et demandent à Québec de leur rembourser une bonne partie des coûts de construction du CHUM dès la fin des travaux.