La crise financière internationale pourrait au moins avoir un bon côté: asseoir la crédibilité de la Francophonie, une institution dont la pertinence est périodiquement remise en question.

Le hasard a fait que le prochain Sommet de la Francophonie, qui s'ouvre à Québec vendredi, survienne en même temps qu'une crise internationale sans précédent des marchés boursiers. 

L'ordre du jour de l'événement, auquel doivent participer 34 chefs d'État, a été bousculé au cours des derniers jours pour faire une large place à la recherche de solutions à ce problème qui est en train de faire tache d'huile à travers la planète.

«Cela peut être un sommet historique» de ce point de vue, selon le numéro deux de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Québécois Clément Duhaime, lors d'une entrevue à La Presse Canadienne.

La Francophonie ferait ainsi la démonstration de l'importance à accorder à l'intervention des gouvernements pour assurer le bon fonctionnement de l'économie, particulièrement dans une dynamique Nord-Sud.

On pourra dire que «l'État existe», dit-il, à la fois pour pour protéger les plus faibles et pour réguler les marchés.

Si, dimanche, les chefs d'État montrent qu'ils ont réussi à présenter des solutions concrètes, ils auront contribué, selon lui, à chasser l'image d'un organisme «ringard», qui colle à la Francophonie.

L'institution connaît un «déficit d'image», renchérit de son côté la ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay.

La Francophonie regroupe 55 États membres et 13 pays observateurs.

Sont attendues à Québec, pendant au moins trois jours, quelque 3000 personnes issues de 61 délégations. Plus de 700 représentants des médias sont accrédités.

Le Sommet de Québec, avec plus d'une trentaine de chefs d'État, dont le président français, Nicolas Sarkozy, sera le plus important jamais tenu au Canada.

L'organisation d'un tel événement, qu'on pense à la logistique, au protocole et à la sécurité, est complexe et délicate.

Les choses n'ont pas été facilitées par le déclenchement de l'élection fédérale peu de temps avant la tenue du sommet.

Au cours des dernières semaines, les organisateurs n'arrivaient même plus à contacter le bureau du premier ministre Stephen Harper, pour confirmer le déroulement des événements.

L'Élysée n'a pas non plus contribué à la sérénité des fonctionnaires du gouvernement du Québec, en demeurant évasif jusqu'à la veille du sommet sur l'emploi du temps du président Nicolas Sarkozy.

«Nos gens au ministère commencent à être fatigués. Cela fait des mois, des mois et des mois», dit la ministre Gagnon-Tremblay.

«J'ai hâte que ce soit terminé», ajoute-t-elle.

Le Sommet de Québec coûtera 32 millions $ aux contribuables. La facture sera acquittée à parts égales entre Québec et Ottawa.