Près du tiers des PME montréalaises emploient du personnel qui n'a pas une connaissance fonctionnelle du français.

C'est ce que révèle une enquête réalisée l'été dernier par le chercheur Pierre Bouchard pour le compte de l'Office québécois de la langue française. Les résultats ont été présentés vendredi au Rendez-vous des gens d'affaires et des partenaires socioéconomiques, où on a discuté toute la journée de francisation.Ce sont ainsi 29 pour cent des entreprises de 11 à 49 employés à Montréal qui emploient du personnel qui n'a pas une connaissance fonctionnelle du français, soit 11 500 employés.

Une seconde étude, un sondage Léger marketing, fait état des difficultés pour les clients à se faire servir en français ou à être accueillis en français dans l'Ouest de Montréal. Par exemple, 27 pour cent des clients ont déclaré se faire rarement, voire jamais, accueillir en français dans l'Ouest de Montréal, et même 10 pour cent au Centre de Montréal.

Et lorsqu'ils sont accueillis dans une autre langue que le français dans une entreprise de 10 à 49 employés, 60 pour cent des Montréalais interrogés ne demandent pas d'être servis en français.

Le vice-président de Léger marketing, Christian Bourque, a même fait état d'un certain pourcentage de commerçants qui s'obstinent à ne pas servir le client en français ou qui ne le peuvent pas. «Si on le remet sur le total de la population qui s'est adressé au commerçant en français, on peut parler, en tout pour l'île de Montréal, de 11 pour cent des cas où la transaction a été problématique, c'est-à-dire où je me suis adressé au commerçant en français et, rarement ou jamais, ce commerçant m'a ensuite adressé la parole en français», a-t-il dit.

Avec en main cette recherche et ce sondage, les représentants d'entreprises, d'associations, de syndicats et du gouvernement ont discuté toute la journée, les entreprises demandant qu'aucune mesure coercitive ne leur soit imposée.

Et c'est ce dont le gouvernement a accouché: un plan d'action 2008-2013 qui ne prévoit pas de mesure coercitive.

Essentiellement, la stratégie mise sur une meilleure conscience de tous de servir en français et de demander à être servi en français. Pour ce faire, une campagne de promotion de 1,5 million $ est prévue, en deux volets, l'un dès ce week-end et l'autre avant Noël.