L'énergie verte et la sécurité à la frontière devraient faire partie des sujets qu'aborderont le premier ministre Stephen Harper et le président américain Barack Obama, vendredi, à Washington.

Le bureau du premier ministre a annoncé hier matin cette visite officielle dans la capitale américaine, dont l'objectif est de «discuter de l'importante relation entre les deux pays», a indiqué Dimitri Soudas, le directeur des communications de M. Harper.

En février 2009, au moment de la première visite du président Obama au Canada, une initiative pour l'énergie propre avait été annoncée. Le sujet sera de nouveau abordé cette semaine.

Mais hier, c'est plutôt la question de la sécurité à la frontière qui inquiétait les partis de l'opposition. Les libéraux de Michael Ignatieff craignent que le premier ministre ne se rende à Washington pour négocier en catimini un nouveau périmètre de sécurité. Des documents obtenus par le quotidien The Globe and Mail en décembre dernier faisaient état d'un plan négocié en secret pour harmoniser les contrôles, afin d'assurer la fluidité des échanges commerciaux malgré des mesures de sécurité renforcées du côté américain.

«Le premier ministre n'admet même pas qu'il y a une entente ou une ébauche d'entente à propos d'un périmètre de sécurité, a déploré Bob Rae, critique libéral en matière d'affaires étrangères. Le premier ministre n'a donné aucune information à la Chambre. Il fait preuve d'un mépris considérable à l'égard du Parlement et des processus démocratiques au Canada en refusant de nous dire de quoi il va s'entretenir avec le président Obama.»

Un rapport du gouvernement américain dévoilé hier conclut que seuls quelques kilomètres de la frontière canado-américaine sont «sécurisés». Les conclusions de ce rapport ont soulevé tant d'inquiétude qu'un sénateur américain, Joseph Lieberman, a suggéré que les États-Unis imposent un visa aux Canadiens.

Le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, affirme qu'il n'en est aucunement question: «Les Canadiens ont toujours pu visiter les États-Unis sans visa, et pareillement pour les Américains qui viennent au Canada. Il n'y a aucune discussion pour changer cette approche ouverte», a dit M. Kenney hier après-midi.

D'ailleurs, en début de soirée, l'ambassadeur des États-Unis au Canada, David Jacobson, a tenu à préciser, par voie de communiqué, que «l'administration Obama n'envisage pas la possibilité d'imposer des visas aux visiteurs canadiens».

Le ministre Kenney a toutefois indiqué que l'enjeu de la sécurité aux frontières continue de dominer les échanges entre les deux pays: «Nous continuons d'avoir des discussions avec l'administration Obama sur la façon d'avoir une coopération encore plus efficace sur la sécurité, tout en garantissant l'ouverture de la frontière, a-t-il dit. Des millions d'emplois des deux côtés de la frontière en dépendent. Il y a une série de mesures, certaines déjà mises en branle, tout en maintenant notre souveraineté.»

- Avec La Presse Canadienne