(Vancouver) La vice-première ministre Chrystia Freeland a cherché mercredi à faire taire une rumeur voulant qu’elle soit tentée de prendre les rênes de l’OTAN.

L’écho de ce bruit qui a couru sur la colline d’Ottawa, et que le chroniqueur Paul Wells a relayé dans un texte publié son site web plus tôt cette semaine, s’est fait entendre jusqu’à Vancouver, où le cabinet libéral est réuni pour sa retraite en prévision de la rentrée parlementaire.

Sans aller jusqu’à nier les ouï-dire, la vice-première ministre et ministre des Finances a plaidé qu’elle avait déjà beaucoup de pain sur la planche. « J’ai déjà beaucoup de travail, et je prends mes responsabilités très au sérieux », a-t-elle fait valoir en point de presse dans les couloirs de l’hôtel où les ministres se rencontrent.

« Nous avons une situation économique compliquée, et pour moi, c’est un grand privilège de travailler avec le premier ministre, avec mes collègues, avec les Canadiens, pour essayer d’améliorer la vie des Canadiens », a ajouté Chrystia Freeland.

Elle a ensuite été aidée dans sa tentative de désamorcer la rumeur par sa collègue aux Affaires étrangères, Mélanie Joly. « L’OTAN a décidé il y a plus d’un an et demi que [l’actuel] secrétaire général Jens Stoltenberg aurait un mandat d’un an de plus », a-t-elle spécifié.

« Donc, la question du leadership de l’OTAN n’est pas sur la table, présentement, à court terme. Pourquoi ? Parce qu’on a une énorme crise à gérer, qui est la question de la sécurité de l’Europe. Je comprends qu’il y a beaucoup de spéculation ce matin, mais cette conversation n’a pas lieu à court terme », a-t-elle poursuivi.

Avant de se retrouver aux commandes du ministère des Finances, Chrystia Freeland détenait le portefeuille des Affaires étrangères. Notoirement anti-Poutine, elle a toujours été très impliquée dans les enjeux entourant l’Ukraine, pays dont vient sa mère.

En 2003, on murmurait en coulisses que le ministre canadien des Finances, John Manley, pourrait hériter du poste de secrétaire général de l’OTAN, en remplacement de George Robertson, un Britannique. Le job est finalement allé au Néerlandais Jaap de Hoop Scheffer.

C’est que la tradition veut que ce soit un Européen qui dirige l’Alliance. Et elle est tenace : dans les faits, jamais un non-Européen n’en a été le secrétaire général. Jens Stolenberg, qui est en poste depuis 2014, est Norvégien.