(Yellowknife) De nombreux résidents des Territoires du Nord-Ouest ont vécu de vives émotions dans les dernières heures, alors qu’ils ont dû partir de chez eux en toute urgence en raison de la progression rapide des incendies de forêt.

Plus de 230 feux ravagent toujours la forêt boréale de ce territoire mardi. Plus de 20 000 kilomètres carrés de forêt ont déjà été incendiés, soit une superficie presque quatre fois supérieure à celle de l’Île-du-Prince-Édouard.

Des évacuations ont notamment été ordonnées pour Fort Smith, Enterprise, Jean Marie River et Hay River.

Plusieurs autoroutes ont été fermées en raison des flammes à proximité, de sorte que les autorités locales ont mis en place ce qu’elles appellent « le plus grand pont aérien de l’histoire » des Territoires du Nord-Ouest.

Les Forces armées canadiennes ont aussi été déployées sur le terrain pour aider les pompiers locaux et transporter les personnes évacuées à bord d’avions Hercules.

Ramanda Sanderson, une résidente de Fort Smith, une petite ville située à la frontière entre les Territoires du Nord-Ouest et l’Alberta, a dû être évacuée deux fois en moins de 24 heures en raison des feux.

Samedi, elle a d’abord dû partir de chez elle, alors que les feux se rapprochaient. Elle s’est jointe à un convoi de véhicules avec son fiancé et plusieurs membres de sa famille, soit 23 personnes, 10 chiens et trois chats.

Le groupe a traversé les 272 kilomètres qui les séparaient de Hay River, où ils pensaient être en sécurité.

Mais ils ne l’étaient pas.

« Personne ne pensait que l’incendie de Kakisa se déplacerait de 50 kilomètres en quelques heures », a écrit Mme Sanderson lors d’un échange de courriels avec La Presse Canadienne.

Toute la famille a donc dû repartir en toute vitesse pour se rendre vers un autre centre d’accueil d’urgence, où elle se trouve aujourd’hui en sécurité.

Le combat se poursuit

Sur le terrain, les pompiers continuent de lutter contre les flammes, mais la situation demeure complexe.

Seuls six hélicoptères et 93 pompiers sont toujours déployés à Fort Smith, où le feu s’est approché à moins de quatre kilomètres de la communauté.

Tous les premiers intervenants non essentiels ont été déplacés vers Fort McMurray et Edmonton. Ceux qui restent sur le terrain sont prêts à se déplacer rapidement vers d’autres zones de rassemblement si les choses empirent, a assuré le commandant Gregg Walker, qui dirige les opérations.

« L’évacuation est une mesure de sécurité publique importante. C’est toujours un environnement dangereux pour les gens », a souligné M. Walker lors d’une mêlée de presse.

La région a reçu quelques millimètres de pluie, mais le répit ne durera pas longtemps, a avoué le commandant.

« On pourrait penser que puisqu’il y a eu de la pluie, on pourra maîtriser le feu, mais ce n’est vraiment pas le cas », a-t-il reconnu.

Les résidents de la capitale territoriale, Yellowknife, ont été informés lundi qu’ils devaient être prêts à partir avec un court préavis. Un état d’urgence local a été déclaré, bien que la ville ne soit pas actuellement considérée comme menacée.