(Ottawa) Des documents de Statistique Canada montrent que des employés qui ont fait du porte-à-porte afin de recueillir des données pour le recensement de 2021 ont signalé des centaines de blessures au travail et au moins 15 agressions par des citoyens.

Les données obtenues par La Presse Canadienne grâce à la Loi sur l’accès à l’information répertorient 680 signalements de blessures au travail, avec plus de 280 cas de harcèlement ou de violence.

Dans certains des exemples extrêmes, des employés de Statistique Canada ont été frappés, menacés avec une arme à feu, se sont fait cracher dessus ou ont été agressés sexuellement.

Dans un cas, un recenseur a été agressé par un citoyen à l’aide d’un fusil à plomb, tandis qu’une autre s’est fait pointer sur elle un pistolet depuis un autre véhicule, selon les documents.

Un employé de Statistique Canada a déboulé les escaliers après avoir reçu un coup de poing au visage, et il a dû se rendre à l’hôpital.

Un autre recenseur employé a été détenu contre son gré au domicile d’un citoyen en colère, selon les documents. L’incident a été signalé à la Gendarmerie royale du Canada.

Dans au moins trois cas distincts, des personnes qui recueillaient des informations pour Statistique Canada ont déclaré avoir été agressées sexuellement par des citoyens.

La majorité des plaintes relatives à la sécurité au travail du recensement provenaient des provinces de l’Ouest et du Centre.

Le gouvernement canadien collige des données démographiques nationales tous les cinq ans, et des représentants de Statistique Canada sont dépêchés pour visiter les ménages qui tardent à soumettre leur questionnaire de recensement.

Les rapports de blessures des membres du personnel ont montré qu’il y avait eu 137 cas de chiens agressifs ou qui ont mordu, ainsi que 158 glissades, trébuchements ou chutes.

Les détails sur le nombre total d’agressions et de blessures psychologiques sont caviardés dans les documents, tout comme les informations sur les décès au travail.

D’autres catégories de blessures comprenaient les accidents de véhicules, la « contamination potentielle » et d’autres situations « d’urgence ». Le nombre total d’incidents pour chacun est également caviardé.

La Presse Canadienne a contacté Statistique Canada pour obtenir des commentaires, mais l’agence n’a pas répondu dans les délais.

Le cabinet du ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, qui est responsable de Statistique Canada, a indiqué dans un communiqué que la violence et le harcèlement contre les agents du recensement sont « tout simplement inacceptables ».

« Les recenseurs font un travail incroyablement important au nom de tous les Canadiens, et ils devraient pouvoir faire ce travail sans crainte de menaces ou d’agressions, a écrit la porte-parole Audrey Champoux. Ceux qui intimident les recenseurs doivent être dénoncés et faire face aux conséquences de leurs actes. »