Manitoba Quinze personnes âgées en route vers un casino meurent dans un accident

Un véhicule en feu, méconnaissable. Des débris sur des dizaines de mètres. Des corps dissimulés sous des draps, alignés en bordure de l’autoroute. La collision la plus meurtrière de l’histoire du Manitoba s’est produite jeudi midi, fauchant la vie d’au moins 15 personnes âgées qui se rendaient en minibus se divertir au casino.

Une onde de choc a parcouru le Manitoba – et le Canada – jeudi après-midi, au fur et à mesure que le bilan d’une violente collision sur la route Transcanadienne s’alourdissait. Au total, 15 personnes âgées ont perdu la vie et 10 autres ont été blessées, a confirmé la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en début de soirée. Il s’agit de l’accident routier le plus meurtrier de la province, ont confirmé les autorités.

Et le nombre de victimes pourrait encore augmenter. Au total, 25 résidants de la ville de Dauphin, dans le nord de la province, se trouvaient dans un minibus quand celui-ci a été happé par un poids lourd au croisement de deux autoroutes.

L’accident s’est produit à midi, heure du Manitoba, à l’intersection de la route 5 et de la route Transcanadienne, à proximité de la ville de Carberry. Cette municipalité est située à environ 170 kilomètres à l’ouest de Winnipeg.

En début de soirée, la circulation avait repris sur la Transcanadienne à la hauteur de l’accident. « C’est un carnage, il y a au moins une vingtaine ou une trentaine de voitures de police à l’intersection, le camion est dans le fossé, et l’autobus est en morceaux », a décrit au bout du fil Marie-Ève Delorme. La Québécoise traverse le Canada pour aller travailler cet été en Colombie-Britannique. Elle est passée à l’endroit de l’accident vers 18 h.

Une enquête de la division des crimes majeurs de la GRC a été ouverte pour faire la lumière sur le drame. « Cette journée sera synonyme de tragédie et de grande tristesse pour le Manitoba et le Canada en entier », s’est désolé le commandant de la GRC Rob Hill devant les journalistes.

Le drapeau a été mis en berne au Palais législatif du Manitoba à la mémoire des victimes.

Une réponse d’urgence coordonnée

La GRC a été mise au fait de l’accident à 11 h 43. Dès le début, les autorités ont compris que la collision avait fait de multiples morts et ont enclenché une réponse en conséquence, a expliqué le commandant Rob Hill en conférence de presse.

En plus des secours locaux, les services de l’entreprise d’ambulances en région éloignée STARS ont été mis à contribution. Deux hélicoptères ont été envoyés de Regina, en Saskatchewan, et de Winnipeg, au Manitoba. Des équipes médicales composées de médecins, d’infirmières et d’ambulanciers ont aussi été déployées, a expliqué le porte-parole de STARS, Blake Robert, à La Presse. Au total, 14 membres du personnel ont été envoyés sur les lieux de l’accident.

Un tel déploiement avait été vu à la suite de la collision qui avait causé la mort de 16 membres des Broncos de Humboldt, en Saskatchewan, en 2018. Ou encore, après l’attaque dans la Nation crie James Smith en Saskatchewan l’automne dernier, souligne M. Robert.

Un code orange a aussi été lancé dans le système de santé du Manitoba, pour s’assurer que les ressources médicales étaient en place pour recevoir un important afflux de patients. Dix blessés ont été transportés dans quatre hôpitaux de la province pour recevoir des soins d’urgence.

Parmi ceux-ci, les conducteurs du minibus et du poids lourd.

Une communauté sous le choc

Le drame a eu des répercussions à des centaines de kilomètres du lieu de la collision. En effet, les passagers du minibus venaient de la municipalité de Dauphin, à environ 200 kilomètres au nord de Carberry.

Ils profitaient de cette journée ensoleillée pour aller s’amuser au casino situé un peu plus au sud. Ils avaient fait appel à un service de minibus privé, selon le maire de la ville, David Boziak.

Dauphin, ville d’environ 11 000 habitants, était sous le choc jeudi.

Jamais il n’imaginait que sa ville serait touchée quand il a d’abord entendu parler de l’accident aux nouvelles, vers midi. Mais en fin de journée, son téléphone ne dérougissait pas.

Un centre pour accueillir les familles inquiètes ou endeuillées a notamment été établi dans le sous-sol d’une église locale.

« Les gens sont sous le choc, attristés, et ils se rassemblent, dit le maire. Mais je suis persuadé que les gens de notre communauté vont se serrer les coudes dans les semaines, les mois et même les années à venir. »