Les dommages causés le mois dernier par la tempête post-tropicale Fiona à l’Île-du-Prince-Édouard pourraient ne pas avoir été réparés avant le passage de la prochaine tempête d’une telle intensité, selon des experts.

Des eaux agitées et des rafales dépassant les 100 kilomètres à l’heure ont rongé de grandes parties du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, laissant un littoral modifié sur les plages et les dunes de sable.

Le porte-parole de Parcs Canada, James Eastham, a qualifié les dommages causés par Fiona de « très frappants » et « tout à fait évidents ».

« Sur la base de nos évaluations initiales, il y a entre trois et 10 mètres d’érosion côtière à divers endroits, mais il est trop tôt pour obtenir un portrait complet du bouleversement de l’habitat faunique causé par Fiona ».

Après la tempête, une grande partie de la zone dans et autour des communautés de Cavendish-North Rustico, Brackley-Dalvay et Greenwich était une image d’arbres déchirés et de côtes lavées. Le lieu patrimonial Green Gables, le lieu historique national Ardgowan et le lieu historique national Skmaqn-Port-la-Joye-Fort Amherst ont également été endommagés par la tempête.

Le professeur Chris Houser, de l’École de l’environnement de l’Université de Windsor, a déclaré que les écosystèmes côtiers sont toujours en mouvement et que les vagues et le vent déplacent les sables au fil des ans. » Mais ce que nous avons vu lors du passage de Fiona était une très grosse tempête qui a frappé à marée haute. Il y a donc eu une très grosse onde de tempête et de très grosses vagues et par conséquent, de grandes parties de la plage et des dunes ont été érodées.

« Les zones touchées finiront par se rétablir complètement, mais cela pourrait prendre un temps considérable, de craindre le professeur Houser, possiblement plusieurs décennies pour que cette reprise soit complète. » 

Une tempête qui a déferlé le 30 septembre 1923, accompagnée de vents violents, a produit de grosses vagues et une érosion importante des dunes qui a mis plusieurs décennies à guérir, de relater Chris Houser. Selon des journaux, l’onde de tempête du déluge de 1923 a touché plus de 50 ponts ; beaucoup d’entre eux ont été emportés ou laissés impraticables.

Le professeur Houser signale que Fiona n’a pas causé de débordement important, mais à son avis, une augmentation du nombre de grosses tempêtes pourrait créer un effet similaire. « Nous sommes maintenant dans une position où les niveaux d’eau augmentent. La banquise est de moins en moins courante. Il y a moins de glace de mer pour moins de temps. »

Parcs Canada effectuera des relevés aériens au cours des prochaines semaines et comparera les données d’avant et d’après la tempête pour obtenir une image plus complète de la destruction de Fiona.

Alors que les pluviers siffleurs et les hirondelles de rivage avaient déjà pris leur envol vers le sud avant que Fiona ne frappe, les écologistes surveilleront de près les écosystèmes côtiers et les espèces en péril au cours de l’année à venir pour voir comment la tempête a affecté les animaux et leurs habitats. Certaines espèces comme les hirondelles de rivage dépendent des bancs de sable nouvellement exposés pour construire leurs nids.

Fiona pourrait aussi avoir affecté les espèces d’eau douce et des zones humides en raison de la grande quantité de débris, de sable et d’eau salée qui s’est répandue dans les zones proches du rivage.