(Ottawa) Statistique Canada dit que les réponses au recensement dépassent ses attentes jusqu’à présent. L’agence a même déjà reçu des questionnaires remplis en ligne en provenance de certaines communautés éloignées pour la première fois.

Une lettre contenant des renseignements sur la façon de remplir les questionnaires courts ou longs a été envoyée la semaine dernière à chaque résidence. Statistique demande que les réponses lui parviennent au plus tard le 11 mai, jour officiel du recensement.

Si la réponse en ligne est plus élevée cette année, c’est bien sûr à cause de la pandémie. Statistique Canada a apporté des changements pour permettre à tout le monde de répondre en ligne à son questionnaire.

Geoff Bowlby, le directeur général du programme du recensement à Statistique Canada, craignait que les communautés éloignées n’eussent sans doute pas de couverture internet suffisante pour répondre en ligne

Or, l’agence reçoit plus rapidement que prévu des réponses en provenance des grands centres urbains, des communautés rurales et éloignées, ainsi que des Premières Nations.

M. Bowlby dit que Statistique Canada a même reçu des réponses de Grise Fiord, au Nunavut, qui comptait 129 habitants lors du recensement précédent, il y a cinq ans.

L’agence s’attendait à ce que près de 80 % des gens répondent au questionnaire par l'internet, mais ce nombre pourrait changer, car, comme le fait remarquer M. Bowlby, moins de Canadiens ont demandé de recevoir une copie en papier du questionnaire.

Il dit que les réponses en ligne facilitent la vie des analystes de l’agence. C’est aussi plus sûr pour les employés qui doivent saisir à la main les réponses aux questionnaires en papier dans un centre de traitement de la région de la capitale nationale.

Les analystes passeront les prochains mois à passer au crible les données glanées dans les formulaires de recensement avant de publier les résultats en 2022.

Le recensement, qui a lieu tous les cinq ans, fournit le regard le plus détaillé sur les Canadiens, fournissant une mine d’informations permettant de voir l’évolution démographique du pays.

Les élus utilisent aussi ces renseignements pour décider des secteurs nécessitant une nouvelle école ou un nouvel hôpital. Le recensement permet aussi de déterminer les sommes que le gouvernement fédéral envoie aux provinces et aux territoires, notamment pour les systèmes de soins de santé.

Mais la pandémie aura-t-elle mis des bâtons dans les roues dans ce portait statistique du pays en perturbant les routines quotidiennes de bien de gens ?

M. Bowlby dit que Statistique Canada tentera d’analyser les répercussions de la pandémie en analysant les réponses à certaines questions, notamment la durée d’un trajet pour se rendre au travail. Bien d’employés ont dû adopter le télétravail au cours de la pandémie.

« Nous avons tenu ce genre de conversations sur notre lieu de travail. Nous travaillons tous à domicile chez Statistique Canada. Nous pouvons comprendre que certains pourraient avoir des difficultés à trouver une réponse pour certaines questions à cause de la COVID-19, souligne M. Bowlby. En conséquence, nous en sommes donc conscients. Et nous avons des conseils pour tous ceux qui auraient du mal à comprendre les questions. »

L’agence utilisera aussi les données déjà existantes détenues par le gouvernement, comme les renseignements de l’Agence du revenu du Canada, pour remplir ou même remplacer une partie du questionnaire.

Elle a examiné des façons d’utiliser ces données administratives afin de remplacer la version courte du questionnaire qui repose essentiellement sur le nombre de personnes vivant dans un ménage, leur âge et les relations entre elles.

Statistique Canada avait dû utiliser ce moyen afin de recenser la population de Fort McMurray en 2016 lorsque la ville albertaine a été dévastée par un incendie de forêt.

M. Bowlby dit que l’agence examine toujours si un registre numérique de la population pouvait être mis en place. Invoquant des obstacles techniques, il souligne aussi la nécessité de consulter les Canadiens sur ce sujet.

« Si nous devions remplacer certaines parties du recensement, nous devons être absolument sûrs que cela n’aura pas d’incidence sur la qualité de l’information que les Canadiens attendent du recensement », a-t-il déclaré.