(Toronto) Des proches au Canada des victimes de l’écrasement de l’avion de ligne ukrainien en Iran, il y a un an, leur ont rendu hommage, vendredi, en réclamant aussi justice.

La tragédie du vol PS752 du transporteur Ukraine International, abattu par l’armée iranienne le 8 janvier 2020, a causé la mort des 176 occupants de l’avion. Parmi eux figuraient 55 citoyens canadiens, 30 résidents permanents et 53 personnes qui devaient se rendre au Canada, dont plusieurs étudiants iraniens.

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Les cérémonies commémoratives, qui faisaient partie d’un effort international, avaient débuté jeudi soir par une diffusion vidéo à compter de 21 h 42 (HAE), soit l’heure exacte où l’avion avait décollé de Téhéran, il y a un an. Des témoignages de proches des victimes ont été entendus et des récits sur les vies des 176 victimes ont ensuite été lus, pendant que défilaient des photos et des vidéos des disparus.

À Toronto vendredi, par une journée froide mais ensoleillée, quelques centaines de personnes se sont rassemblées, certaines laissant couler des larmes sur leur masque noir portant la mention « Justice ». Ils tenaient des pancartes sur lesquels on avait imprimé la photo des disparus. Des cérémonies commémoratives étaient également prévues vendredi à Montréal et Edmonton.

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« Nous les avons perdus injustement. C’étaient des innocents. C’étaient des civils ordinaires. Ils ne faisaient rien contre qui que ce soit, a déclaré à Toronto Farzad Alavi, dont l’épouse Neda Sadighi a péri dans la tragédie. Ce n’était pas un accident. Nous réclamons justice. »

Le Groupe international de coordination et d’intervention pour les victimes du vol PS752 a encore une fois appelé Téhéran à révéler clairement ce qui a conduit à l’écrasement de l’avion et à indemniser correctement les proches des victimes.

« Nous demandons instamment à l’Iran de fournir une explication complète et approfondie des évènements et des décisions qui ont conduit à cet effroyable écrasement d’avion, indique le Groupe dans une déclaration publiée sur le site d’Affaires mondiales Canada. Nos pays demanderont à l’Iran de rendre justice aux familles des victimes et aux pays touchés et de faire en sorte qu’ils obtiennent réparation complète. »

Une Journée nationale des victimes

Le premier ministre Justin Trudeau a exhorté l’Iran à fournir la transparence, la responsabilité et la justice que les victimes et leurs proches méritent. « Nous continuerons de les soutenir dans leurs besoins et dans leurs moments de profonde tristesse, a-t-il écrit vendredi. Aujourd’hui et tous les jours, nous nous souviendrons de ces tragédies et des gens que nous avons perdus. »

Dans une déclaration antérieure, M. Trudeau avait annoncé que le Canada offrirait une voie d’accès à la résidence permanente à certains proches des victimes, tandis que ceux qui sont déjà au pays pourraient demander à rester. Le Canada, a-t-il dit, désignait également le 8 janvier comme la Journée nationale de commémoration des victimes de catastrophes aériennes.

Pendant les cérémonies commémoratives de vendredi, organisées par l’Association des familles des victimes du vol PS752, on a entendu des proches rendre hommage, en farsi, à des disparus. Les biographies des 176 victimes ont été lues tout au long de la nuit de vendredi.

Les Gardiens de la révolution islamique iraniens ont abattu l’avion à destination de Kiev peu de temps après son décollage de Téhéran. Quelques jours plus tôt, le président américain, Donald Trump, avait ordonné une frappe sur l’aéroport de Bagdad pour éliminer un général iranien de premier plan, Qassem Soleimani.

Téhéran a d’abord nié avoir abattu l’avion de ligne, puis a déclaré que l’appareil avait été pris pour un missile et abattu accidentellement. L’Iran s’est récemment engagé à verser 150 000 $ aux familles de chacune des victimes. Mais les proches au Canada rappellent que ce qu’ils veulent, ce sont des réponses.

Le gouvernement fédéral a également annoncé que des bourses d’études seraient créées à la mémoire des victimes. Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a annoncé 250 000 $ pour un fonds commémoratif à l’Université de l’Alberta. Vendredi, l’Université Western a annoncé un fonds annuel de 3000 $ au nom de l’un des quatre élèves de l’école de London, en Ontario, tué sur le vol PS752.