(Montréal) Une équipe internationale d’enquêteurs a procédé à une analyse préliminaire des données des boîtes noires du Boeing ukrainien abattu en janvier au-dessus de Téhéran, a indiqué jeudi le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada.

« Le téléchargement et l’analyse préliminaire des données constituent un jalon important dans ce qui doit être une enquête de sécurité minutieuse et transparente », a estimé la présidente du BST, Kathy Fox, sans plus de précision sur les conclusions de cette analyse.

« Le travail à Paris est peut-être terminé, mais l’enquête est loin de l’être. Bon nombre de questions restent sans réponse », a ajouté Mme Fox, citée dans un communiqué.  

« Nous avons pressé l’Iran de diffuser des renseignements factuels issus des enregistreurs le plus rapidement possible », a-t-elle déclaré, ajoutant que l’Iran, qui dirige l’enquête de sécurité, n’a pas donné son autorisation pour que le BST diffuse des détails.

Une équipe d’enquêteurs, en provenance des pays dont des ressortissants sont morts quand l’avion s’est écrasé, s’est réunie cette semaine au Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation Civile (BEA), à Paris, pour procéder à cette extraction.

Lundi, le BEA français avait annoncé l’extraction des données des deux boîtes noires de l’avion par des experts.  

Ces données comprennent le « Cockpit Voice Recorder » (CVR), qui enregistre les conversations entre pilotes et les bruits dans l’avion, ainsi que le « Flight Data Recorder » (FDR), qui relève tous les paramètres de vol (vitesse, altitude, régime des moteurs, trajectoire, etc.).

Les données ont été remises au bureau d’enquête iranien. Ce dernier dirige l’enquête de sécurité dans laquelle le BEA agit comme prestataire technique.

Les forces armées iraniennes avaient reconnu le 11 janvier avoir abattu « par erreur » trois jours plus tôt le Boeing assurant le vol PS 752 d’Ukraine International Airlines entre Téhéran et Kiev, peu après son décollage de l’aéroport international de Téhéran.

Le drame a coûté la vie aux 176 personnes à bord de l’appareil, en majorité des Iraniens et des Canadiens, pour beaucoup binationaux.

Après des passes d’armes diplomatiques entre le Canada et l’Ukraine, qui réclamaient que les boîtes noires soient envoyées à l’étranger pour analyse, le BEA français avait indiqué fin juin que l’Iran lui avait officiellement demandé son assistance technique pour réparer et télécharger les données des boîtes noires.