(Ottawa) La Gendarmerie royale du Canada ne peut pas garantir que tous ses agents ont accès aux fusils et aux gilets pare-balles nécessaires pour affronter un tireur actif, près de cinq ans après que trois membres de la GRC eurent été abattus au Nouveau-Brunswick.

Dans un rapport publié mardi, le vérificateur général par intérim Sylvain Ricard prévient que la police fédérale a mal géré l’achat, la distribution et l’entretien de ses armes semi-automatiques.

En juin 2014, un forcené lourdement armé a tué trois membres de la GRC à Moncton, au Nouveau-Brunswick, et en a blessé deux autres. La GRC disposait alors d’environ 1500 carabines de grande puissance dans tout le pays, mais les agents du détachement de Moncton n’avaient pas été formés pour les utiliser.

En vertu du Code canadien du travail, la GRC a été reconnue coupable en 2017 de ne pas avoir fourni à ses membres la formation et le matériel nécessaires pour faire face à une attaque qui a ébranlé la communauté.

Le corps policier a par la suite acheté des milliers de carabines, mais il n’est pas en mesure de dire si elles ont été fournies à tous les agents qui en avaient besoin, a révélé le vérificateur général.

Le vérificateur a également découvert que la GRC avait suffisamment de gilets pare-balles à travers le pays, mais que tous les agents n’avaient pas accès à l’équipement, qui protège les organes vitaux des agents.

« Dans l’ensemble, nous avons constaté que tous les agents de la GRC n’avaient pas accès à l’équipement dont ils avaient besoin pour faire face à une situation de tireur actif », indique le rapport.

La GRC a souscrit aux diverses recommandations du vérificateur et présenté des plans pour remédier aux manquements.

La GRC a réalisé en 2011 que ses agents ne disposaient pas des armes à feu nécessaires pour répondre efficacement aux criminels équipés d’armes meurtrières. La force policière a acheté 527 carabines en 2012 et, en octobre dernier, comptait 6211 de ces fusils à canon court en service.

En 2014, la force s’est engagée à fournir les fusils aux agents à risque. Toutefois, le vérificateur a constaté que la GRC ne définissait pas de manière cohérente l’identité de ces agents dans toutes les divisions. Il n’existait pas non plus de norme nationale concernant le nombre de carabines nécessaires pour équiper ses agents.

Certains détachements n’avaient pas assez de carabines, ce qui signifiait qu’il n’y avait pas de pièces de rechange pour leur entretien.

De plus, il y avait des divergences entre les données de la GRC et le nombre de carabines dans divers détachements. « Le siège de la GRC n’avait donc pas une idée complète de l’emplacement réel des carabines dans les divisions, indique le rapport. La GRC n’a pas pu confirmer que les agents qui avaient besoin de l’équipement y avaient accès. »

Le vérificateur a également constaté que :

•La GRC n’avait pas de plan pour gérer l’acquisition des carabines, ce qui a entraîné des goulots d’étranglement dans la distribution et des retards dans la recertification des membres sur la façon de les utiliser ainsi que pour l’entretien des armes à feu ;

•La GRC a atteint son objectif en matière de formation initiale des agents de première ligne à la carabine, mais 13 % de ces agents n’ont pas suivi la formation annuelle de recertification ;

•La moitié des carabines de la force n’avaient pas été entretenues conformément à la politique de la GRC ;

•Il y avait des lacunes en matière d’entretien des pistolets et de formation obligatoire à la recertification.