Un cadeau de Noël inespéré pour les chasseurs québécois, qui pourront dorénavant abattre deux chevreuils par année, dans la mesure où chaque bête proviendra de zones distinctes. Ceux qui traquent le dindon sauvage ne seront pas en reste, puisqu’ils pourront chasser le gros volatile au cours de l’automne, et non plus seulement au printemps.

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a dévoilé hier plusieurs plans de gestion faunique dont l’application va s’étendre au cours des prochaines années.

Pour la première fois, l’omble de fontaine fait partie des espèces visées, mais les modalités d’intervention gouvernementale restent encore vagues. La truite mouchetée, de son nom populaire, reste le poisson le plus recherché au Québec, avec 16 millions de prises par année et 30 % de l’effort global de pêche. Or, selon le Ministère, 50 % des populations sont en état de surexploitation. En plus d’améliorer les conditions d’habitat, on compte sensibiliser le public au problème de la remise à l’eau inadéquate, qui provoquerait la mort de 2 millions d’ombles annuellement. Par exemple, un poisson maintenu hors de l’eau pendant 10 secondes voit sa survie compromise.

En ce qui concerne le cerf de Virginie, le permis sera spécifique à chaque zone. La chasse avec armes à feu traditionnelles sera retardée d’une semaine en novembre pour permettre l’abattage d’un plus grand nombre de mâles. En dépit des nouvelles normes permissives, seuls les mâles restent dans la ligne de mire des chasseurs, sauf aux endroits où des permis spéciaux sont offerts selon l’abondance de la population. Dans trois zones près de la région métropolitaine, cette abondance est telle que chaque chasseur pourra exceptionnellement abattre deux bêtes sur le même territoire. On compte autour de 135 000 chasseurs de cerfs de Virginie au Québec pour une population d’environ 250 000 bêtes, excluant Anticosti.

La Presse a appris par ailleurs que le Ministère pourrait interdire dès l’an prochain le nourrissage d’hiver du chevreuil partout au Québec, une pratique néfaste pour la santé de l’animal, en plus d’être en cause dans de nombreux accidents de la route.

Marginale, la chasse à l’ours noir sera aussi plus permissive, les effectifs étant en augmentation. On compte autour de 74 000 ours noirs. Le tableau de chasse est d’environ 4000 bêtes par année.

Un dindon sauvage populaire

Jadis absents du Québec, les dindons sauvages provenant naturellement des États-Unis et ceux introduits dans diverses régions du Québec ont proliféré ces dernières années. Au point où certains agriculteurs rapportent des dommages importants aux cultures. 

Québec a donc décidé d’augmenter la récolte, ce qui ne manquera pas de plaire aux adeptes de cette chasse de plus en plus populaire. Le nombre de chasseurs est passé de 4000 à 18 000 en 10 ans et la récolte, de 1300 à 8000 oiseaux en 2019. Si seuls les mâles peuvent être abattus au printemps, on pourra aussi chasser des femelles l’automne.

La Fédération des chasseurs et des pêcheurs est satisfaite de l’ensemble des nouvelles modalités, qui démontrent qu’enfin, le gouvernement s’est montré à l’écoute des adeptes, a indiqué le directeur Alain Cossette.