(Toronto) L’Ontario a présenté mercredi un projet de loi visant à limiter les augmentations de salaire pour les travailleurs du secteur public, dont les enseignants et les infirmières — une décision qui pourrait faire dérailler les négociations actuelles et entraîner des poursuites, ont prévenu les syndicats.

Le projet de loi plafonnerait les augmentations salariales à une moyenne de 1 % par année pendant trois ans.

Le président du Conseil du trésor, Peter Bethlenfalvy, a qualifié son approche de « juste et temporaire », tandis que le gouvernement progressiste-conservateur s’emploie à éliminer un déficit de 11,7 milliards.

« C’est une très bonne nouvelle pour nos travailleurs du secteur public parce qu’on protège des emplois », a-t-il déclaré.

« Notre gouvernement reconnaît le rôle important que jouent tous les travailleurs du secteur public dans la prestation de programmes et de services à la population de l’Ontario. La réalité fiscale de notre province signifie que nous devons être honnêtes pour s’assurer de la viabilité des programmes et des services gouvernementaux. »

Le projet de loi s’appliquerait notamment aux employés des conseils scolaires, des universités et des collèges, des hôpitaux et des foyers de soins de longue durée.

Les municipalités, y compris leurs services d’incendie et de police, ne serait pas touchées.

« Un long et chaud été »

Smokey Thomas, président du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario, a soulevé la possibilité d’aller devant les tribunaux pour contester le projet de loi, qui menace la capacité des syndicats à négocier, selon lui.

Les syndicats sont aussi prêts à sortir dans la rue.

« Je pense qu’ils vont passer un long et chaud été, a-t-il prévenu. Mon syndicat et d’autres, nous allons cibler tous les députés conservateurs et leurs bureaux de circonscription, toutes leurs collectes de fonds, tous leurs tournois de golf, leurs barbecues — nous allons tout gâcher. »

Le gouvernement a présenté son projet de loi alors qu’il vient d’entamer des négociations avec le plus grand syndicat d’enseignants, dont le contrat de travail vient à échéance le 31 août.

Le président de la Fédération des enseignantes et des enseignants des écoles secondaires de l’Ontario a relaté qu’il était à la table de négociation mercredi, lorsqu’il a appris l’existence de la pièce législative sur Twitter. Harvey Bischof a dit qu’il devait maintenant évaluer si les négociations se poursuivront.

« Cela nuit complètement au processus de négociation de bonne foi, a-t-il déploré. Vous ne pouvez pas vous asseoir et négocier lorsqu’une loi plane au-dessus de votre tête. Ce n’est pas ça, arriver à une entente mutuelle. »