Le gouvernement fédéral ne peut pas trier les demandeurs d'asile qui arrivent au Québec sans s'assurer que l'Ontario est prêt à les accueillir, a indiqué le ministre de l'Immigration, Ahmed Hussen, vendredi.

Questionné sur le plan de triage promis au Québec la semaine dernière, M. Hussen a affirmé que ses fonctionnaires étaient encore «en train de rassembler les pièces du puzzle» et que le but était «de ne pas manquer son coup».

«Nous ne pouvons pas transférer les gens du Québec sans nous assurer que Toronto est prête et que l'Ontario est prêt (à les recevoir), alors nous devons travailler avec les deux provinces, a-t-il affirmé. Aussi, le plan de triage inclut d'autres régions du Québec et nous devons nous assurer d'avoir toutes les pièces du puzzle avant d'aller de l'avant.»

Avant de pouvoir dévoiler un plan, les fonctionnaires fédéraux doivent donc s'entendre avec des municipalités prêtes à accueillir des demandeurs d'asile à l'extérieur de Montréal et de Toronto.

Le ministre a laissé entendre que les journalistes avaient mal compris un cadre supérieur de l'Agence des services frontaliers du Canada, qui lors d'un breffage le 20 avril avait affirmé que le gouvernement espérait «trouver une solution fonctionnelle dans les prochains jours» et que «les éléments de base» du plan de triage seraient «mis en place» à la fin de cette semaine.

Le maire de Toronto, John Tory, a souligné jeudi que la capacité d'accueil dans les refuges de sa ville est atteinte. Il a réclamé du financement des gouvernements provincial et fédéral et de l'aide pour coordonner l'accueil des demandeurs d'asile.

Ceux-ci sont cinq fois plus nombreux dans les sites d'hébergement torontois qu'en 2016, selon les chiffres fournis par la Ville. En moyenne, 2351 ont utilisé les refuges par nuit en avril comparativement à une moyenne de 459 en 2016.