Les tenanciers de bars au Québec ne veulent plus de clients dans leurs établissements avec des couteaux en raison de la multiplication des bagarres et agressions dans les débits de boissons de la province francophone, a indiqué mercredi leur représentant, Peter Sergakis.

En moins d'une semaine, une dizaine de personnes ont été blessées à l'arme blanche lors de rixes à la sortie des établissements de nuit au Québec, selon les médias locaux.

«Il n'y a aucune raison d'avoir un couteau pour aller au bar!», a déclaré à l'AFP Peter Sergakis, président de l'Union des tenanciers de bars du Québec (UTBQ).

«Nous allons écrire au ministre de la Sécurité publique du Canada (ndlr, Steven Blaney) et lui demander de modifier les lois rapidement pour durcir les peines contre le port d'armes blanches», a dit M. Sergakis en estimant les sanctions actuelles, principalement des amendes, trop légères et peu dissuasives.

Pour la police, le recensement des infractions est difficile «car nous ne comptabilisons pas les agressions au couteau» indifféremment des autres et les interpellations pour port du couteau sont souvent associées à d'autres infractions, a souligné un porte-parole du Service de police de la ville de Montréal (SPVM).

Les bagarres dues à la consommation excessive d'alcool se sont aggravées ces dernières années, avec pour conséquence une baisse de la fréquentation des bars et des discothèques. «Certains clients se plaignent, et ne veulent plus venir dans nos établissements car ils ont peur», a affirmé M. Sergakis, soulignant que ses adhérents «veulent des sanctions aussi fortes que pour la possession d'armes à feu».

Le Code criminel du Canada interdit la possession de certains types de couteaux, notamment les crans d'arrêt ou les couteaux papillons. Cependant, chaque municipalité peut appliquer son propre règlement pour les autres types d'armes blanches. «Se promener avec un couteau suisse ou un couteau de chasse à Montréal n'est pas une infraction criminelle» mais un délit passible d'une amende, selon le SPVM.