Les deux travailleurs tombés d'un toit d'immeuble en construction sont morts parce que leur employeur a omis de protéger leur sécurité, conclut la CSST.  Dans les rapports d'enquêtes concernant les deux accidents survenus en début d'année, la Commission de la santé et de la sécurité du travail sanctionne les entreprises fautives en les obligeant à verser des amendes de quelques dizaines de milliers de dollars.

Le 13 février 2014, le monteur-assembleur Daniel Pilon manipule une feuille métallique sur le toit d'un bâtiment en construction à Montréal, lorsqu'il perd l'équilibre et tombe en bas de la bâtisse. La chute de 10 mètres qu'il fait sera fatale. La victime portait un harnais de sécurité, mais il n'avait aucun endroit pour s'accrocher à cette étape de la construction.

Cet accident n'est malheureusement pas un cas isolé. Quelques semaines plus tard, Daniel Côté meurt dans le même genre de circonstances dramatiques à Longueuil, alors qu'il tombe dans l'ouverture d'un puits d'ascenseur : une chute de 43 mètres. 

Dans les deux cas, La CSST croit que les employeurs, Acier Bata à Montréal, et les installations Mira à Longueuil, «ont agi de manière à compromettre la sécurité des travailleurs lors des travaux sur le toit». 

Pour éviter que de tels accidents se reproduisent, la CSST oblige les entreprises fautives à élaborer des méthodes de travail plus sécuritaires pour chacune des étapes des travaux d'installations. Cela permettra d'éviter les risques de chutes futurs. «En faisant une bonne planification et en élaborant des méthodes de travail sécuritaire, on aurait pu éviter un tel accident», affirme Julie Casaubon, inspectrice à la CSST. 

Dans un communiqué, la famille de Daniel Côté dit accueillir les conclusions de la CSST avec soulagement. Elle constate que la Commission est allée «aussi loin que la loi lui permet d'aller» en mettant à l'amende les entreprises fautives. La famille dit espérer que la mort de Daniel Côté servira à faire comprendre aux entreprises «les conséquences inacceptables de leur négligence».

Selon la CSST, cinq travailleurs perdent la vie à la suite d'une chute de hauteur sur les chantiers du Québec chaque année.