Une résidence privée pour personnes âgées a l'obligation d'installer des gicleurs dans toutes ses pièces uniquement si sa clientèle est en lourde perte d'autonomie, explique le président du comité de prévention de l'Association des chefs en sécurité incendie du Québec, André St-Hilaire. Or, la très grande majorité des résidences pour aînés de la province disent accueillir une clientèle «autonome ou semi-autonome».

«La définition du mot "autonome" devrait être revue. Une personne peut être autonome pour manger et prendre ses médicaments, mais pas pour évacuer une résidence en feu», note M. St-Hilaire.

Le porte-parole du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet, rappelle que depuis 10 ans, «Québec a coupé 5000 lits en centres d'hébergement publics». «Les gens restent de plus en plus longtemps en résidence privée. Ces établissements accueillent des clients de moins en moins autonomes», note M. Brunet.

À la suite d'un incendie ayant fait quatre morts dans la résidence Belle Génération à Chicoutimi en 2009, le coroner Christian Paradis avait justement conclu que «le bâtiment n'était pas assez sûr, compte tenu de l'état de santé de ses pensionnaires». Le coroner notait que plusieurs résidants, qui étaient jugés autonomes au moment de leur admission, avaient vu leur état se détériorer au point de pouvoir avoir de la difficulté à évacuer la résidence en cas d'incendie.