Plus de 1200 fermes ont disparu au Québec, entre 2006 et 2011. « Financièrement, il est plus intéressant pour un propriétaire de démanteler que de transférer sa ferme », indique Magali Delomier, directrice générale de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ).

La valeur marchande courante des exploitations agricoles a atteint 1,68 million en 2011, un bond de 24 % en quatre ans. « L'accès aux biens de production est vraiment difficile, avec le coût élevé des quotas, des terres et des bâtiments », note Mme Delomier.

La relève est pourtant présente. Mille jeunes sont diplômés en agriculture chaque année, dans la province. « Mais il n'y en a pas 1000 qui vont s'établir, souligne la directrice générale. Loin de là. Il n'y aura pas de solution tant que la valeur marchande des fermes sera beaucoup plus élevée que leur valeur économique. »

Fin de la Politique jeunesse

D'autant que la Politique jeunesse du ministère de l'Agriculture a été enterrée au printemps, dénonce Mme Delomier. « Là, on se sent un peu tous nus », dit-elle.

Maxime Couture, attaché de presse du ministre de l'Agriculture, a une vision diamétralement opposée de la situation. «Lors du lancement de la politique de souveraineté alimentaire, nous avons bonifié l'aide à la relève, assure-t-il. Il s'agit d'une première phase de bonification, et nous travaillons sur une autre phase. C'est significatif et cela témoigne de notre volonté de supporter la relève.»