La première ministre Pauline Marois semble peu encline à intervenir dans le processus de négociations dans la construction, malgré un appel en ce sens du Conseil du patronat du Québec (CPQ) qui souhaite l'adoption d'une loi spéciale.

Depuis Mexico où elle prend part à une mission commerciale, Mme Marois a dit vendredi qu'une entente négociée dans le secteur industriel, institutionnel et commercial vaudrait «mille fois une loi spéciale».

«J'avais donné un mandat, mandat qu'il a toujours, à un médiateur spécial et il a ce mandat jusqu'à la fin de la semaine. Ils sont toujours aux tables de négociations et je souhaite que cela se règle sans loi spéciale», a dit Mme Marois.

Avant son départ pour le Mexique, la première ministre avait évoqué l'imposition d'une loi spéciale si le conflit de travail dans la construction n'était pas réglé à son retour.

Des ententes ont déjà été conclues dans les secteurs résidentiels ainsi que du génie civil et des travaux routiers.

«Pour l'instant, nous misons toujours sur une entente négociée», a dit Mme Marois à propos du secteur industriel, institutionnel et commercial.

«Une entente négociée, je le répète, vaut mille fois une loi spéciale imposée. Même les responsables de la négociation patronale, les représentants des syndicats, le savent très bien. Si on a réussi à s'entendre dans le domaine résidentiel, dans le domaine du génie civil et des travaux routiers, moi je crois qu'il est possible aussi de le faire au niveau commercial et industriel», a-t-elle dit.

Le président du CPQ, Yves-Thomas Dorval, a pour sa part écrit aux élus de l'Assemblée nationale pour leur signifier que la valeur totale des investissements publics et privés dans les secteurs industriel et institutionnel et commercial était de près de 10 milliards $ en 2012. Les pertes encourues jusqu'ici à cause de la grève sont considérables, selon lui.

D'après M. Dorval, une loi spéciale devrait assurer que les nouvelles conventions collectives protègent le pouvoir d'achat des travailleurs et tiennent compte de la capacité de payer des donneurs d'ouvrage.