Qui dit nouvelle année dit bien souvent nouvelles résolutions. Perdre du poids, passer moins de temps au travail, voyager en famille: 2013 n'échappe pas à la tendance, et nombre de Québécois sont plein debonnes intentions. Ces promesses risquent néanmoins de tomber aux oubliettes... jusqu'au prochain réveillon.

«Cette année, je veux profiter de la vie au maximum, sans aller dans l'excès» a déclaré Roger Quesnel. Depuis plusieurs années, il prend des résolutions le 31 décembre au soir. Pourtant, il est bien conscient que les chances qu'il les respecte sont minimes.

«Pour certaines personnes, la même résolution revient chaque année. Peut-être qu'à force de toujours la prendre, je vais finir par faire un peu de chemin et progresser.»

Le 1er janvier est une période propice au changement: voilà pourquoi tant de gens tiennent à honorer cette coutume du Nouvel An, analyse Joël Monzée, docteur en neurosciences et directeur de l'Institut du développement de l'enfant et de la famille.

Photo Martin Chamberland, La Presse

Roger Quesnel

Selon lui, lorsqu'on adopte de bonnes résolutions, c'est dans le but de se projeter dans l'avenir. «C'est une symbolique, qu'on soit religieux ou non. Le plus souvent, c'est un idéal qui nous attire.»

Mais cette poursuite de l'«idéal» a un effet néfaste sur la santé mentale d'un individu qui ne pense pas à toutes les étapes nécessaires pour atteindre l'objectif fixé. «Je compare l'idéal à un phare, parce qu'un bateau a besoin d'un phare dans le brouillard, illustre le Dr Monzée. Il donne une certaine indication. Mais si on suit le phare jusqu'au bout, on va s'échouer sur un rocher. Le phare, c'est l'idéal: une simple indication.»

Même si elle risque «fort probablement» de ne pas respecter ses résolutions, Diane Cypihot est d'avis qu'il s'agit d'un rituel nécessaire pour entamer une nouvelle année. «On veut simplement se montrer qu'on peut prendre des mesures pour améliorer notre vie, pense-t-elle. Ça prend quelque chose en quoi on croit pour commencer le mois de janvier.»

Quoi qu'il en soit, Dimitro Picherskii ne se laissera pas berner, cette année. Le jeune homme a pris ses résolutions au mois d'octobre, justement pour tenter de les respecter. «Le fait que tout le monde les prenne au même moment, ça a une incidence sur le taux de réussite, indique-t-il. Selon moi, on peut prendre sa vie en main n'importe quel jour de l'année.»

«On tombe souvent dans la pensée magique, ajoute le Dr Monzée. Comme on est dans une société où tout doit aller très vite, quand l'idéal n'arrive pas, la personne oublie ses bonnes résolutions et s'échoue à son tour.»

Photo Martin Chamberland, La Presse

Dimitro Picherskii