Tandis que les Français qui n'auront pas d'éthylomètre dans leur voiture s'exposeront à des contraventions à partir d'avril 2013, ce n'est pas demain la veille que les Québécois auront à faire de cet appareil un compagnon de route obligatoire.

La Table québécoise de la sécurité routière observe la législation française à propos de ces dispositifs visant à mesurer le taux d'alcoolémie dans le sang, mais «il est prématuré», de l'avis de son président, Jean-Marie De Koninck, de croire que le Québec imitera la France.

Au nombre des inconvénients qu'il associe à la législation sur les éthylomètres, M. De Koninck soulève la difficulté à obliger une personne qui ne consomme pas d'alcool à avoir un éthylomètre dans son véhicule. Il ajoute qu'il y a «d'autres façons de sensibiliser les automobilistes».

M. De Koninck n'a évidemment pas le contrôle des décisions prises par la Table, qui compte une quarantaine de participants. Il souligne que ce forum sur la sécurité routière observe les mesures instaurées dans divers pays, dont la France, et s'en inspire parfois.

En France, où l'alcool au volant est un «fléau» selon M. De Koninck, les conducteurs doivent désormais souffler dans un petit tube qui indique ensuite le taux d'alcoolémie de leur sang. Libre à eux de choisir de conduire, ou non, par la suite.

«Il faudra voir les résultats, mais j'y vois beaucoup d'inconvénients», lance celui qui est également professeur au département de mathématiques et de statistique de l'Université Laval.

«On va regarder ce que ça donne, on a l'esprit ouvert, mais c'est prématuré de dire qu'on va imiter les Français», conclut M. De Koninck.