Les maires d'arrondissement qui brandissent la menace d'une défusion fabulent et sont « nostalgiques du passé », estime le maire de Montréal, Denis Coderre.

« C'est de la fabulation, ça n'arrivera pas. Je lance un message à la population de ne pas commencer à s'inquiéter qu'il puisse y avoir ce genre de référendum, ça n'existe pas et ça ne se fera pas », a déclaré M. Coderre, ce matin, lors de la séance hebdomadaire du comité exécutif.

Les maires de plusieurs arrondissements ont fait une sortie virulente, hier, contre le projet de loi 120 du gouvernement provincial qui donnera au maire Denis Coderre le pouvoir de rapatrier plus facilement les pouvoirs des administrations locales. Mécontents, les maires d'Anjou et de LaSalle songent même à tenir des référendums pour se défusionner de la Ville de Montréal, si le projet de loi était adopté à l'Assemblée nationale.

« On s'est donné comme mission d'assurer qu'on puisse ramener la confiance et la crédibilité à Montréal et qu'on redevienne incontournable. On sait que les arrondissements font partie de l'équation, mais ce n'est pas parce qu'on parle de standardisation ou d'harmonisation dans la plupart des cas que ça veut dire centralisation », s'est défendu le maire ce matin. « On n'a pas besoin de 19 politiques de déneigement ou de stationnement ou de collectes des ordures. Il y a des services qui méritent d'être regroupés pour qu'on puisse être le plus efficaces possible. Et c'est justement parce qu'il y avait tous ces contrats-là qu'il pouvait y avoir corruption et collusion », a-t-il ajouté.

La mairesse de LaSalle, Manon Barbe, le maire de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève, Normand Marrinacci, le maire d'Anjou, Luis Miranda, la mairesse d'Outremont, Marie Cinq-Mars, le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez et le maire de Rosemont, François Croteau en ont tous contre le Projet de loi 120.

Débattu hier à l'Assemblée nationale, il prévoit modification de la Charte de la Ville de Montréal pour faciliter la centralisation des pouvoirs des arrondissements vers la ville centre.

Le déneigement, le stationnement, l'enlèvement des ordures, la gestion d'une grande partie des rues locales et le règlement sur les pitbulls sont des exemples de compétences d'arrondissement qui ont été rapatriées sous le giron de la ville centre sous l'administration Coderre.

Actuellement, si la ville centre veut exercer la compétence d'un arrondissement, elle peut le faire pour une période de deux ans si le conseil municipal adopte une résolution à 50 % +1 des voix de ses membres. Mais pour prolonger ce pouvoir pour deux années supplémentaires, elle doit obtenir l'appui des deux tiers des élus.

Le projet de loi 120 ramènerait le taux d'appuis nécessaires de deux tiers à 50 % +1.

Les élus du parti du maire Coderre sont majoritaires, mais ne détiennent pas les deux tiers des voix au conseil municipal.