Le chauffeur de taxi et fondateur du groupe Taxi Partage Montréal, Hassan Kattoua, interpelle le ministre des Transports du Québec, Robert Poëti, pour qu'il agisse rapidement afin d'éviter des dérapages violents comme ceux vécus en France ces derniers temps.

Vendredi, un juge de l'Ontario s'est rangé du côté du service de transport Uber dans son conflit avec la Ville de Toronto, alors que plusieurs chauffeurs de taxi dans la ville reine, à Montréal et ailleurs estiment illégale la concurrence du service.

M. Kattoua, qui conduit un taxi depuis 15 ans, a lancé le groupe pour que «le gouvernement laisse un service sécuritaire et légal fonctionnel» en place.

Il souhaite que les clients délaissent Uber et qu'ils utilisent des taxis dont les chauffeurs ont payé leur permis de taxi.

En entrevue à La Presse Canadienne, le chauffeur affirme être surpris et exaspéré de voir qu'il n'y a aucun encadrement dans ce dossier. Personne ne peut effectuer du transport rémunéré sans avoir de permis de la Commission des transports du Québec, argumente M. Kattoua, ajoutant que «la loi est claire au Québec».

Une rencontre du ministre des Transports avec des représentants de l'industrie du taxi est prévue le 8 juillet, a-t-il mentionné.

«J'espère que le ministre des Transports va dire : Ça c'est du service illégal. On va couper à la source, couper le fournisseur du service, imposer des amendes plus sévères, 30 000 $ comme en France et non pas 1000 $ comme c'est le cas actuellement et emprisonner les dirigeants de cette compagnie illégale. À ce moment-là, Uber va se retirer», affirme M. Kattoua.

À Toronto, la Ville avait demandé une injonction permanente contre les opérations de l'entreprise, en faisant valoir qu'Uber est un intermédiaire en services de transport par taxi et qu'à ce titre, l'entreprise doit se conformer aux règlements municipaux en la matière.

Mais le juge Sean Dunphy, de la Cour supérieure, a rejeté la demande, estimant qu'il n'y avait «pas de preuve» que l'entreprise mène des activités d'intermédiaire de taxi ou qu'elle enfreint les règlements municipaux.

Dans un communiqué, le directeur général d'Uber Canada, Ian Black, a déclaré qu'il s'agissait d'une «grande victoire» pour les 5000 conducteurs qui ont besoin de ce service flexible pour gagner un revenu supplémentaire, et pour les 30 000 passagers qui comptent sur eux pour se déplacer à Toronto.

Le maire de Toronto, John Tory, a déjà dit que les nouvelles technologies comme Uber sont là pour rester et que la Ville doit trouver une façon de s'en accommoder.

Dans sa décision, le juge affirme que la définition d'intermédiaire en services de transport par taxi établie par la Ville de Toronto, soit tout service qui relie les passagers et les conducteurs, est trop large.

Une telle définition pourrait inclure par exemple «toutes les entreprises de téléphonie, puisqu'elles permettent de relier les appels et que certains de ces appels concernent certainement des demandes de taxi ou de transport par limousine», a-t-il dit.