Dans sa lutte contre les vieux poêles et foyers à bois, qu'on veut interdire à partir de 2020, Montréal a franchi une première et modeste étape. Depuis novembre 2011, son programme Feu vert, géré par Équiterre et qui offrait jusqu'à 900$ par subvention, a réussi à convaincre 2000 propriétaires de laisser tomber leur appareil polluant pour un modèle électrique, à granules ou au gaz.

À ce bilan pourraient s'ajouter 2200 autres appareils, pour lesquels leurs propriétaires avait déposé une demande de subvention avant la date limite, le 20 décembre dernier, indique-t-on chez Équiterre. Le programme sera officiellement fermé le 31 mars prochain.

Feu vert aura donc réussi à convaincre à peine 5% des 85 000 propriétaires de poêles et foyers polluants de l'île de Montréal. Selon Isabelle Saint-Germain, directrice adjointe d'Équiterre, il s'agit somme toute d'un bilan satisfaisant, pour un programme qui vient d'atteindre sa vitesse de croisière.

«Le projet roule super bien. On n'avait pas de comparatif, c'est un programme unique en Amérique du Nord. Il y avait beaucoup de travail à faire et on partait de zéro.»

Avec un budget de 6 millions de dollars attribué par Québec, le programme aurait pu profiter à un maximum d'environ 6000 propriétaires. Équiterre souhaite qu'il soit prolongé, mais aucune annonce en ce sens n'est prévue.

Règlement à peaufiner

Une motion demandant l'élimination des foyers et des poêles utilisant un combustible solide d'ici le 31 décembre 2020 a été votée à la quasi-unanimité au conseil municipal de Montréal en juin dernier, par 45 voix contre 1. Le comité exécutif a adopté au mois d'août suivant un règlement interdisant en outre les nouvelles installations ou les remplacements par ce type d'appareil.

La version définitive du règlement, toujours en rédaction, doit encore être votée par le conseil municipal, après une consultation publique dont la date n'a pas été fixée.

On reproche essentiellement au chauffage au bois d'être la plus importante source d'émission de particules fines dans la métropole. En 2012, sur 49 jours recensés de mauvaise qualité de l'air, 41 étaient associés à l'utilisation de ce type de chauffage. Il aurait des effets importants sur la santé des personnes les plus vulnérables, et provoquerait des décès prématurés chez les personnes âgées, des bronchites infantiles aiguës et l'aggravation de l'asthme.