Les campements de personnes itinérantes ne sont plus seulement un phénomène montréalais. La Presse a demandé à 20 villes et agglomérations de partout au Québec si elles en avaient recensé sur leur territoire en 2023. Toutes ont répondu par l’affirmative. Au total, on a recensé plus de 600 campements démantelés et 126 autres relevés. Portrait inédit d’une crise provinciale.

Abitibi/Outaouais

Abitibi : De petits campements abritant une ou deux personnes ont été vus dans les principales villes.

  • Amos : 5 campements
  • La Sarre : 2 campements
  • Rouyn-Noranda : 5 campements
  • Val-d’Or : 6 campements

Gatineau : La ville compte deux campements, un petit et un très grand, qui a souvent été médiatisé, notamment à cause des morts qui y sont survenues. Le grand comptait 70 tentes et 21 motorisés, au 3 novembre, dont plusieurs inoccupés. Le petit comptait 6 ou 7 tentes.

Estrie/Montérégie

Agglomération de Longueuil : 5 lieux confirmés avec des tentes et 10 lieux qualifiés « d’incertains ».

Montérégie Ouest : Il n’est pas rare de voir des gens camper dans le bois ou sur des terres agricoles du Haut-Saint-Laurent, de Soulanges et des Jardins-de-Napierville. L’été dernier, il y avait une vingtaine de campements sur le territoire.

Sherbrooke : Des tournées d’observation touchent une trentaine de sites. La Ville ne peut indiquer combien de sites sont occupés aujourd’hui.

Granby : 2 lieux de tolérance établis à Granby l’été dernier ont été fermés le 31 octobre.

Laurentides/Lanaudière

Saint-Jérôme : 32 campements ont été démantelés : 19 l’ont été sur des terrains privés à la demande de propriétaires et 13 sur des terrains publics.

Joliette : 22 campements, souvent composés d’une ou deux tentes, ont été démantelés. « Il y a un processus de démantèlement. Chaque signalement est évalué par un comité. Une visite des lieux est faite une semaine à l’avance pour prévenir qu’on va démanteler. On tente de diriger les gens vers les ressources », dit une porte-parole.

Mauricie/Centre-du-Québec

Trois-Rivières : 23 requêtes ont mené à un démantèlement ou à une demande de quitter les lieux entre le 2 juin et le 1er décembre 2023 : 11 concernaient des terrains publics et 12, des terrains privés.

Drummondville : L’installation d’une personne a été démantelée près de la bibliothèque. « La personne était stabilisée avant de procéder au ménage », dit une porte-parole.

Montréal/Laval

Montréal : 460 démantèlements et 30 autres campements relevés, mais pas démantelés. Des arrondissements ne calculent pas systématiquement les démantèlements ou les campements existants sur leur territoire. Ces chiffres sont sous-estimés.

Laval : La police a recensé une dizaine de campements visibles, composés d’une ou deux tentes. « Ces campements abritent des personnes seules ou de très petits groupes et sont situés un peu partout sur le territoire, particulièrement sur des terrains boisés », dit un porte-parole.

Québec/Chaudière-Appalaches

Québec : 58 démantèlements d’installations itinérantes. Québec a une politique de tolérance zéro et démantèle tous les campements signalés.

Lévis : 5 personnes vivaient sous des tentes, fin novembre.

Saint-Georges : 3 personnes vivaient sous des tentes, fin novembre.

Dans les deux villes de la Rive-Sud de Québec, les campeurs ont été contactés par des organismes communautaires au sujet des places en hébergement, dit un porte-parole. Les organismes communautaires sont régulièrement en contact avec eux.

Saguenay–Lac-Saint-Jean

Saguenay : On compte 5 démantèlements de campements entre mai et novembre 2023, moment où ces chiffres ont commencé à être comptabilisés. Fin novembre, il y avait 6 campements connus sur le territoire.