Le long couteau trouvé au fond du sac de Randy Tshilumba le lendemain du meurtre de Clémence Beaulieu-Patry était souillé par le sang de la jeune victime, a confirmé vendredi une biologiste judiciaire au procès pour meurtre prémédité de l'homme de 21 ans. Ce couteau de chasse était si lourd qu'un policier d'expérience a été «impressionné» par son poids notable.

«Je l'ai trouvé pesant!», a témoigné vendredi matin le constable Donald Provencher, pourtant habitué à manipuler des couteaux sur des scènes de crime. Dans la salle de cour, le technicien en scène de crime a montré au jury et à la juge Hélène Di Salvo le couteau noir de 33 centimètres de long. Un juré a même demandé de prendre le couteau dans ses mains pour l'observer de près. Une marque rouge s'apparentant à du sang était bien visible sur la lame du couteau sur les photos présentées au jury, mais n'était pas perceptible à distance dans la salle.

Ce couteau de chasse se trouvait tout au fond du sac à dos trouvé dans le casier de Randy Tshilumba au Cégep André-Laurendeau le 11 avril 2016. Des vidéos de surveillance présentées au jury mercredi ont montré Randy Tshilumba ressortir des vestiaires du centre sportif du cégep sans un sac à dos noir similaire. Puis, en soirée, on le voit reprendre un sac similaire dans le vestiaire et se rendre dans son casier, puis ressortir de l'établissement sans le sac en question.

Une paire de chaussures, un coton ouaté, un manteau noir: de nombreuses pièces de vêtements avaient été entassées dans le sac à dos noir. Des taches de sang ont été retrouvées sur la plupart d'entre elles, notamment sur une semelle d'un soulier et sur la manche du manteau. Une déchirure d'environ cinq centimètres a été observée sur la paire de jeans à la hauteur de la poche droite, au-dessus d'une tache de sang. L'ADN de la victime ou le sang de celle-ci a été retrouvé sur ces vêtements, a témoigné la biologiste judiciaire Jacinthe Prévost.

Selon la Couronne, Randy Tshilumba est entré dans le supermarché Maxi du quartier Saint-Michel le 10 avril 2016 en dissimulant un couteau de chasse dans sa poche. Il a ensuite poignardé à 14 reprises Clémence Beaulieu-Patry au dos, au cou et à la poitrine avant de prendre la fuite pour se cacher dans les toilettes d'un restaurant Tim Hortons situé tout près. Il s'est ensuite rendu au cégep qu'il fréquentait le matin suivant.

André Roy, un magasinier sportif au Cégep André-Laurendeau, a relaté les deux brèves conversations qu'il a eues avec Randy Tshilumba le matin du 11 avril 2016, environ douze heures après la mort de Clémence Beaulieu-Patry. L'accusé lui avait alors posé une question concernant la politique des casiers du centre sportif du cégep. André Roy lui avait répondu qu'il était interdit d'entreposer des objets pendant une journée complète dans un casier et qu'un concierge pouvait couper les cadenas au cours de la nuit.

«La personne bégayait beaucoup, de façon assez intense. Il bégayait extrêmement beaucoup et il semblait nerveux», a témoigné André Roy. Il avait gardé un bon contact visuel avec l'accusé pendant leur discussion. À peine quatre minutes après leur première discussion, Randy Tshilumba est revenu au comptoir pour lui reposer la même question.

Photo déposée en preuve au procès

Randy Tshilumba