Même si la Ville de Mont-Tremblant lutte depuis des années devant les tribunaux pour se départir de son chef de police, la Cour l'a obligée mercredi à réintégrer dès maintenant Michel Ledoux dans ses fonctions, en attendant un ultime recours judiciaire.

Le juge Gérard Dugré de la Cour supérieure a rejeté la demande d'ordonnance de sursis du jugement déposé par Mont-Tremblant, obligeant ainsi la Ville à appliquer le jugement de la Cour du Québec, rendu le mois dernier.

La destitution du chef Ledoux, en mai 2011, avait alors été réduite à une suspension de quatre mois. Le banc de trois juges avait ordonné la Ville à rembourser rétroactivement, avec intérêts, le salaire perdu de Michel Ledoux, en plus d'une somme de 135 000 $ en frais juridiques.

M. Ledoux a été destitué par la Ville après avoir mis sur écoute ses employés pendant un mois et demi. Il avait aussi enregistré des caucus syndicaux à l'hôtel de ville. Toutefois, le chef Ledoux était alors victime d'une «campagne d'intimidation» des policiers, selon les juges. La Ville n'avait pas réussi à prouver que sa destitution était une «sanction raisonnable» dans les circonstances. 

La demande de révision judiciaire devrait être entendue en décembre prochain. D'ici là, la Ville s'exposerait à un outrage au tribunal en ne réintégrant pas Michel Ledoux. En soirée mercredi, il n'a pas été possible d'avoir la réaction de la Ville de Mont-Tremblant.