Un groupe de dix voleurs présumément liés aux South American Theft Groups a été arrêté par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), dans la nuit de mercredi à jeudi, en possession d’un coffre-fort et de bijoux évalués à 3 millions de dollars, dérobés dans une bijouterie du centre commercial Fairview Pointe-Claire.

Les dix individus – huit hommes et deux femmes âgés de 19 à 38 ans – ont été arrêtés simultanément à bord de trois véhicules, peu après le vol. La police a trouvé de l’équipement de soudure et d’autres outils qui pourraient avoir servi à forcer une chambre forte ou un coffre-fort de la bijouterie volée, selon la dénonciation.

Le SPVM dit avoir aussi trouvé un brouilleur d’ondes à bord d’un des véhicules, outil rarement utilisé au Québec lors de cambriolages. Les voleurs s’en servent pour perturber les réseaux WiFi ou les ondes radio dont dépendent certains systèmes d’alarme.

« Différentes informations recueillies par l’équipe d’enquête permettent de croire que les suspects seraient reliés aux South American Theft Groups (SATG) », a affirmé le SPVM dans un communiqué.

En juillet dernier, la police de Montréal avait trouvé un brouilleur d’ondes lors de l’arrestation d’un autre groupe de voleurs lié au phénomène des SATG.

Les South American Theft Groups sont des bandes criminelles originaires d’Amérique du Sud qui entrent dans un pays avec de faux passeports ou sous une fausse identité. Ils sévissent partout dans le monde et visent principalement des résidences cossues, des bureaux de change et des commerces d’objets de luxe. Ils travaillent en bande de quelques individus, qui ont souvent des liens familiaux, mais pas nécessairement de liens avec le crime organisé.

En décembre dernier, La Presse a publié un reportage dévoilant comment trois voleurs liés aux SATG avaient pris en filature pendant 18 kilomètres un homme d’affaires montréalais à sa sortie d’un bureau de change pour lui voler à son insu une enveloppe contenant plusieurs milliers de dollars. Les images de surveillance montrent que les voleurs avaient longuement planifié leur coup en observant les lieux pendant quelques jours.

Ces voleurs ont des « méthodes sophistiquées », mais sont rarement violents. « Ils ont une connaissance du travail policier, ils savent comment on mène nos enquêtes, comment on fait de la filature », avait expliqué le sergent-détective Anthony Cantelmi, un enquêteur du SPVM spécialisé dans la traque des SATG.

Le SPVM a donné peu de détails au sujet des dix suspects arrêtés jeudi. Ils ont été accusés d’introduction par effraction, de complot et de possession d’outils de cambriolage. Ils demeureront détenus jusqu’à nouvel ordre.

Les documents judiciaires déposés au palais de justice de Montréal vendredi indiquent que leur adresse est « inconnue ».

L’identification de ces suspects est parfois particulièrement difficile pour la police. En 2020, il avait fallu trois semaines aux enquêteurs du SPVM pour identifier un voleur lié aux SATG entré au pays avec un faux passeport mexicain. Leur enquête a révélé que le voleur avait déjà été incarcéré en Thaïlande, en 2012, pour une série de vols de bijoux semblables commis dans la banlieue de Pattaya.