Tout est à refaire au procès de Jean-Pierre Bellemare, jugé pour invasion de domicile. Après cinq jours de délibérations, les jurés ont été incapables de s’entendre sur un verdict unanime, provoquant lundi l’avortement du procès.

La mésentente au sein du jury s’est fait sentir dimanche. Le juge Daniel Royer a alors exhorté les jurés à tenter une ultime fois de s’entendre. Mais lundi, il fallait se rendre à l’évidence, un verdict unanime était impossible. C’était l’impasse. Une situation connue comme un « hung jury » en anglais.

Un nouveau procès devant jury devra donc être fixé l’an prochain au palais de justice de Montréal.

Jean-Pierre Bellemare, un criminel endurci déjà condamné à une peine pratiquement à vie, était jugé pour avoir commis une invasion de domicile dans la maison d’une notaire de Montréal-Nord en septembre 2018 avec l’aide d’un complice, non identifié.

En sonnant à la porte de la résidence, les intrus ont assommé l’occupant, Claude Germain, puis lui ont bandé les yeux avec du ruban adhésif. « Je vais te tuer », a lancé en anglais l’un des assaillants, a témoigné au procès Claude Germain, un homme sans histoire.

Les intrus lui ont demandé où se trouvaient les bijoux et l’argent, mais ils semblaient particulièrement intéressés par sa conjointe. Quand un assaillant a aperçu la photo d’une policière – la fille de sa conjointe – sur une bibliothèque, son attitude a semblé changer. Ils sont partis peu de temps après en lui disant que sa conjointe « allait payer ».

Selon la théorie de la Couronne, Jean-Pierre Bellemare était l’un des deux assaillants. D’ailleurs, trois jours avant l’invasion de domicile, Bellemare se serait rendu dans une pizzeria pour faire livrer une pizza au couple Germain-Ouellette – qui n’avait pourtant rien commandé.

Neuf mois plus tard, quand il a été interrogé par les policiers, Jean-Pierre Bellemare portait exactement la même chemise que l’homme qui commandait cette pizza, selon la Couronne.

Également, quand un douanier américain a fouillé la voiture de Bellemare quelques mois plus tard, il a découvert un morceau de ruban adhésif sur lequel se trouvait l’ADN de Claude Germain.

Plus tôt cette année, Jean-Pierre Bellemare a été reconnu coupable par un jury d’avoir agressé sexuellement avec une arme à feu deux employées d’une maison de transition. Il n’a pas reçu sa peine dans ce dossier.

Jean-Pierre Bellemare a été condamné en 2022 à une peine à durée indéterminée, la pire des peines, pour avoir enlevé une fille de 12 ans qui attendait l’autobus à Sutton. Il a aussi été déclaré délinquant dangereux. Il est toutefois en appel dans cette affaire.

MPatrick Lafrenière a représenté le ministère public, alors que l’accusé a été défendu par MEmilie Serdakowski.