Trois ans après le début de son procès, le tristement célèbre pédophile « M. X » a été reconnu coupable vendredi d’accusations de pornographie juvénile. Alors qu’il était en maison de transition, l’ex-dirigeant d’un réseau international de pédophiles cachait des photos de sa fille dans un GPS.

Les crimes de « M. X » ont révolté le Québec dans les années 2000. Le prédateur se vantait d’avoir agressé des dizaines d’enfants. Sa maison était le théâtre de l’horreur. Dans une pièce surnommée la « chambre d’amour », il filmait les sévices sexuels imposés à sa fille de 4 ans et une petite voisine. Ses vidéos étaient ensuite transmises sur l’internet à un réseau de pédophiles.

« M. X » avait été condamné à la peine maximale, soit 15 ans, pour avoir commis le « pire crime dans les pires circonstances », selon la juge à l’époque. On ne peut identifier l’homme de 50 ans afin de protéger l’identité de ses victimes.

Libéré d’office en décembre 2015 après avoir purgé les deux tiers de sa peine, « M. X » se trouvait dans une maison de transition de Montréal en 2019. Il utilisait une mobylette électrique pour aller travailler dans un bistro. Il avait ainsi eu l’autorisation de posséder un GPS. C’est dans cet appareil qu’il cachait un millier d’images de pornographie juvénile, dont des photos de sa fille et de sa nièce au cœur du procès de 2002.

Le 1er août 2019, « M. X » partage son GPS avec son nouveau cochambreur, un autre pédophile, qu’il venait de rencontrer. Mais dès le lendemain, le cochambreur est surpris par une responsable en train de consulter de la pornographie juvénile sur le GPS. Au procès, le témoin pédophile a livré un témoignage « crédible, transparent et spontané », selon la juge Josée Bélanger.

« Il m’a dit qu’il avait 1200 photos, presque toutes de filles très, très jeunes, mais pas beaucoup de garçons. Il y avait sa fille et sa nièce. Il y en avait tellement que le GPS lagguait. Il m’a dit qu’il baisait sa fille, elle était habillée d’une robe de mariée, sa nièce était assise sur ses genoux », avait témoigné le pédophile récidiviste.

Au procès, « M. X » a tenté de rejeter la faute sur son cochambreur pédophile, en suggérant que son GPS avait été échangé à son insu par un appareil quasi identique. Une thèse « invraisemblable », selon la juge. En effet, le GPS qui contenait le matériel illégal indiquait des points de géolocalisation près du lieu de travail de l’accusé et antérieurs au 1er août 2019.

La juge Bélanger – qui rendait l’une de ses dernières décisions avant sa retraite – a donc reconnu coupable « M. X » d’avoir possédé, transmis et regardé de la pornographie juvénile. Les observations sur la peine sont prévues le mois prochain devant un autre juge. Déjà déclaré délinquant à contrôler jusqu’en 2030, le pédophile risque une importante peine de prison.

Pour le ministère public, Me Jérôme Laflamme a conclu le dossier amorcé par sa collègue MAmélie Rivard, nommée juge entre-temps.