La police de Montréal a ouvert une enquête sur un cas particulièrement troublant de rage au volant survenu lundi, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Un jeune conducteur âgé de 20 ans, qui a vu sa voiture poussée dans un fossé près des voies ferrées, s’en est toutefois sorti indemne.

Selon les premières informations du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), l’évènement est survenu vers 13 h rue Notre-Dame Est, tout près de l’intersection avec la rue Alphonse-D.-Roy.

À leur arrivée, les policiers ont localisé un véhicule de type VUS qui avait été « renversé dans le fossé » tout près de la voie ferrée du Canadien Pacifique, a indiqué l’agent Jean-Pierre Brabant, porte-parole du SPVM.

D’après une source policière, les enquêteurs auraient comme principale hypothèse qu’il s’agit d’un cas de rage au volant ayant dégénéré. Vu la force de l’impact, tout indique en effet que l’autre conducteur, qui a quitté les lieux après la collision et avant l’arrivée des policiers, aurait volontairement foncé sur le véhicule de sa victime. Le bolide est alors tombé dans le fossé, à l’envers.

Heureusement, le conducteur, un jeune homme de 20 ans, n’a pas été blessé et n’a pas été transporté à l’hôpital. Il a toutefois été interrogé par les enquêteurs.

Le suspect était quant à lui toujours activement recherché par les policiers en début de soirée. Des bandes vidéo de caméras de surveillance situées à proximité devaient être visionnées par les forces de l’ordre afin d’identifier le véhicule.

Au moment des faits, les deux véhicules roulaient dans la rue Notre-Dame en direction ouest, la collision étant survenue tout juste avant l’intersection. Le SPVM a dû procéder à la fermeture de la rue Notre-Dame en direction ouest à partir de l’avenue Bourbonnière pendant près de deux heures, lundi, provoquant un lot de congestion important au début de l’heure de pointe. Le périmètre a été levé en fin d’après-midi.

Zoom sur le phénomène

À l’échelle provinciale, la Sûreté du Québec (SQ) a recensé 171 cas de rage au volant de janvier à novembre 2023, dont la majorité s’est soldée sans blessure (123) ou avec des blessures légères (45).

En 2022, le corps policier avait enregistré 186 dossiers de rage au volant, contre 210 en 2021, 165 en 2020, 174 en 2019, 182 en 2018 et 173 en 2017. Un seul décès est attribuable à l’un de ces dossiers ; il est survenu en 2022.

Selon la SQ, ces données doivent être interprétées avec prudence, car « sous-évaluent certainement le portrait réel puisque l’indicateur de rage au volant peut être extrait de nos systèmes d’information uniquement lorsqu’il y a une victime inscrite au dossier ».

« Par conséquent, les infractions qui ne permettent pas d’inscrire une victime (exemples : conduite dangereuse sans collision, conduite imprudente, méfait sur véhicules, etc.) ne peuvent pas être comptabilisées dans les données de rage au volant », précisent les forces de l’ordre à ce sujet.

Avec William Leclerc, La Presse