Huit ans après avoir été arrêté dans une importante enquête policière contre le crime organisé, puis acquitté, Leonardo Rizzuto, fils cadet de l’ancien parrain de la mafia montréalaise, Vito Rizzuto, peut maintenant récupérer plusieurs items saisis chez lui en 2015, dont une somme de 55 000 $.

En revanche, deux pistolets semi-automatiques de marques Walther P99 de calibre.40 et Browning, un chargeur contenant sept balles, 45 projectiles de calibre.40 et une quinzaine de petits sacs de type Ziploc contenant une substance blanche poudreuse ont été confisqués aux profits du Procureur général du Québec pour être éventuellement détruits.

Entre 2013 et 2015, les enquêteurs de l’Escouade régionale mixte (ERM) de Montréal et leurs collègues des Produits de la criminalité de la Sûreté du Québec ont ciblé plusieurs individus, dont Rizzuto, soupçonnés d’être à la tête d’une alliance mafia-motards-gang qui dirigeait le crime organisé à l’époque.

Le 19 novembre 2015, après avoir obtenu un mandat de perquisition, les enquêteurs ont fouillé sa résidence de Laval.

Puisque Rizzuto a le titre d’avocat, les limiers étaient accompagnés de représentants du Syndic du Barreau lors de la perquisition, et ils ont saisi chez lui les deux pistolets, les petits sacs contenant des substances et d’autres objets.

Écoute illégale

Rizzuto a été arrêté et accusé de gangstérisme, complot de trafic de stupéfiants, possession d’armes et possession de substances à l’issue de l’enquête baptisée Magot-Mastiff.

Une partie de la preuve contre le fils cadet de l’ancien parrain reposait sur une conversation captée dans la salle de conférence du bureau de l’ex-criminaliste Loris Cavaliere.

Un juge a toutefois plus tard statué que cette conversation avait été interceptée illégalement par les policiers et Leonardo Rizzuto a d’abord été acquitté des accusations de gangstérisme et de complot pour trafic de stupéfiants.

En février 2019, une juge a conclu que les éléments saisis chez lui avaient été obtenus en violation de ses droits ; le mandat de perquisition est donc devenu nul, la Poursuite a déclaré qu’elle n’avait plus de preuve à offrir et Rizzuto a été acquitté des autres chefs de possession d’armes et de substances.

La Poursuite s’est ensuite adressée à la Cour d’appel qui l’a déboutée. Ces autres procédures terminées en 2021 expliquent, en partie, pourquoi ce n’est qu’aujourd’hui que les items saisis chez lui peuvent être confisqués ou lui être remis.

Quatre téléphones

Ces biens sont restés sous la garde d’un shérif durant toute ces années, dont une enveloppe scellée contenant des items dont Rizzuto a argué qu’ils étaient protégés par le privilège.

Outre une somme de 55 000 $ (30 255 $ en argent canadien et 18 490 $ en argent américain), les autorités remettent également à Rizzuto quatre téléphones cellulaires, deux clés USB, plusieurs appareils électroniques, un document avec l’entête Resto Bar Romcafé, une note manuscrite affichant les mots cc Mayer Lawee, un chèque de 50 000 $, plusieurs relevés de dépôts bancaires et un DVD intitulé Republic vacation Vito and friends (Vito et ses amis en vacances en République dominicaine).

Leonardo Rizzuto, qui n’a pas d’antécédent criminel, est toujours considéré par la police comme l’un des chefs du clan sicilien de la mafia montréalaise.

Il a été blessé par balle alors qu’il était au volant de sa voiture, sur l’autoroute 440, à Laval, à la mi-mars.

Un ancien lieutenant du clan, soupçonné par la police d’avoir organisé cet attentat, Francesco Del Balso, a été assassiné par arme à feu le 5 juin dernier dans l’ouest de Montréal.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.