Le nombre de victimes présumées dans l’action collective visant l’Archidiosèse de Sherbrooke pour des allégations d’agression sexuelle a quadruplé en quelques mois.

Une liste anonymisée soumise à la Cour supérieure dans le cadre d’une demande introductive d’instance affiche 42 noms de victimes dont les allégations concernent une trentaine de membres du clergé. Au moment d’être autorisée, en mai dernier, l’action collective ne comptait qu’une dizaine de noms.

« En effet, le nombre de membres a quadruplé en trois mois, dès que le jugement autorisant l’action collective a été médiatisé », a souligné l’associé au cabinet Arsenault, Dufresne, Wee avocats, MJustin Wee, qui représente les présumées victimes.

Le demandeur initial, A.B., un homme aujourd’hui âgé de 85 ans, affirme avoir été agressé sexuellement à de nombreuses reprises alors qu’il n’avait que 12 ans par l’abbé Edmond Doran, dans une chapelle de Val-des-Sources, anciennement Asbestos.

Les récits des présumées victimes, dont plusieurs « sont prêtes à témoigner s’il y a un procès », a indiqué MJustin Wee, font état de gestes à caractère sexuel commis dans plusieurs municipalités de l’Estrie, mais aussi à Montréal.

Elles réclament conjointement de la Corporation archiépiscopale catholique romaine de Sherbrooke et de l’Archevêque catholique romain de Sherbrooke, plus précisément, des dommages punitifs pour ces gestes qui auraient été commis entre le début des années 1950 et 2022.

Il est également reproché à l’Archidiosèce « [l’]omission délibérée de mettre en place des mesures propres à prévenir et à empêcher la récidive des agressions sexuelles commises dans un contexte d’abus d’autorité et de confiance par certains membres ».

De son côté, l’Archidiocèse de Sherbrooke dit « collaborer avec les autorités », mais n’entend pas faire de commentaires étant donné la judiciarisation du dossier.