La vague d’incendies criminels qui frappe Montréal depuis le début de l’année est loin de s’essouffler.

Quatre autres incendies criminels ou suspects (faisant toujours l’objet d’une enquête) ont été commis dans la métropole durant le long congé de la fête nationale, depuis la nuit de vendredi à samedi.

Depuis que La Presse a publié un article sur le sujet le 12 mai dernier, dans lequel le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) annonçait que 220 incendies criminels avaient été allumés depuis le début de l’année, ce chiffre serait maintenant d’au moins 320, selon de nouvelles statistiques fournies par le SPVM et une compilation maison de La Presse.

Une centaine d’incendies criminels de plus depuis le 12 mai, donc au cours des cinq dernières semaines, cela représente une moyenne d’au moins 20 méfaits par semaine.

Le 12 mai, les responsables de la Section des incendies criminels du SPVM ont confié être en avance de huit semaines comparativement à l’an dernier pour le nombre de méfaits du genre commis dans la métropole.

Feux de la Saint-Jean

Les incendiaires ont été particulièrement actifs durant le long congé de la fête nationale.

L’incendie le plus récent – au moment où ces lignes étaient écrites – est survenu vers 1 h dans la nuit de dimanche à lundi, dans un commerce de véhicules d’occasion situé sur le boulevard Gouin Ouest, près de la 2e Rue, dans le quartier Roxboro, dans l’ouest de la métropole.

« Les dommages à l’intérieur du commerce sont importants. Quatre véhicules ont également été endommagés. Un bidon d’essence a été récupéré. Des témoins ont vu des suspects lancer un engin incendiaire dans le commerce et prendre la fuite à pied », a décrit l’agente Caroline Chèvrefils, du SPVM.

Le même commerce avait été la cible d’un autre engin incendiaire la veille.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un véhicule a également été brûlé dans une entrée privée à Mont-Royal.

Dans la nuit de vendredi à samedi, à 3 h 50, un véhicule a été incendié rue Hurteau, dans le quartier Émard, et l’évènement est toujours analysé par les enquêteurs des incendies criminels du SPVM.

Ciblés à répétition

Les 320 incendies criminels survenus à Montréal depuis le début de l’année ont comme toile de fond plusieurs mobiles différents qui n’ont pas nécessairement de lien entre eux.

Parmi ces mobiles, on retrouve notamment de l’extorsion contre des commerçants et des restaurateurs, des disputes entre réseaux de voleurs de véhicules, des dettes, des fraudes à l’assurance et des conflits entre individus ou groupes du crime organisé.

Le 12 mai, sur 220 incendies criminels, le SPVM évaluait qu’environ 40 d’entre eux (18 %) étaient reliés au crime organisé libanais ou à la mafia.

Dans la nuit du 17 au 18 juin derniers, trois jeunes hommes, dont un adolescent de 16 ans, auraient tenté d’allumer un incendie dans l’un des commerces de Marco Pizzi sur l’avenue Broadway, dans le quartier Pointe-aux-Trembles.

Mais trois hommes qui agissaient vraisemblablement comme des gardiens de nuit ont surpris les incendiaires, ont séquestré l’adolescent dans le coffre d’un véhicule et l’auraient même aspergé d’essence.

Ce sont des témoins qui ont vu les suspects déposer l’adolescent dans le coffre du véhicule qui ont appelé les policiers. Ceux-ci ont secouru le jeune homme peu après leur arrivée.

Les six personnes impliquées ont été interpellées, mais pas encore accusées, et l’enquête se poursuit.

Le même commerce de Marco Pizzi a été visé par des incendiaires dans la nuit du 29 au 30 mai.

Selon une compilation de La Presse, des commerces et véhicules reliés à Marco Pizzi, à Davide Barberio et à des membres de leur entourage ont été les cibles de méfaits ou de tentatives de méfait à 12 reprises (dont une fois à Laval) depuis la fin de mars.

Depuis le début de l’année, plusieurs personnes ou commerces visés par des incendies criminels l’ont été plus d’une fois.

Une vingtaine d’incendies criminels seraient de simples feux de poubelle, de broussaille ou autres méfaits mineurs.

Au moins 34 incendiaires avaient été arrêtés depuis le début de l’année au 12 mai dernier.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.