(Québec) Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a dévoilé mercredi 11 mesures pour aider les victimes d’intoxications involontaires à des substances comme le GHB à obtenir de l’aide et pour que les « lâches » qui s’attaquent à elles soient traduits en justice.

Dans un premier temps, une campagne publicitaire destinée principalement aux hommes âgés de 18 à 35 ans sera déployée au cours des prochains jours sur les réseaux sociaux. L’objectif est de marteler le message que d’intoxiquer une personne à son insu est un geste illégal aux conséquences lourdes.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre de la Sécurité publique François Bonnardel

Il y en a qui prennent ça pour une farce et qui trouvent ça drôle de mettre ça dans les verres. Moi, je ne trouve pas ça drôle. Il faut protéger les victimes, principalement des femmes, et dire à ces lâches qui utilisent ces substances, ces drogues, que c’est criminel.

François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique

Le ministre promet également d’améliorer les pratiques policières et hospitalières « pour la prise en charge des cas d’intoxication d’une personne à son insu ». Québec entend multiplier les campagnes de sensibilisation visant le personnel des bars et des restaurants sur les mesures à prendre pour aider une personne qui se croit victime d’un tel acte criminel.

M. Bonnardel s’est par ailleurs dit satisfait de la campagne de sensibilisation « Check ton verre », mise en place par l’organisme Éduc’Alcool et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Environ 10 000 protège-verres ont été distribués dans les bars de Montréal et le gouvernement souhaite renouveler l’expérience à l’échelle provinciale. Le printemps dernier, Québec solidaire (QS) avait toutefois dénoncé le ton de cette campagne, affirmant qu’elle visait une fois de plus les victimes plutôt que les criminels.

« Les témoignages se multiplient dans l’espace public et abondent tous dans le même sens : la drogue du viol ça concerne tout le monde. Alors, pourquoi sortir seulement une campagne qui met encore toute la responsabilité sur les victimes ? C’est aberrant et insuffisant », avait-elle déploré.

Le ministre de la Sécurité publique affirme que le plan d’action qu’il a dévoilé mercredi prouve bien que la campagne « Check ton verre » n’était qu’un début, que le gouvernement reconnaît le problème et qu’il tentera de mieux le documenter.

Dans les prochains jours, M. Bonnardel écrira également au gouvernement fédéral pour qu’une table de concertation soit mise en place entre Québec et Ottawa afin de « mettre en place un mécanisme d’homologation pour assurer l’efficacité des tests rapides autoadministrés de détection du GHB et d’autres substances ».