(Québec) Le kayakiste montréalais disparu dans le fleuve depuis jeudi est un entomologiste réputé qui avait parcouru la planète. Ses proches espèrent encore le retrouver, même si les autorités ont suspendu les recherches sur l’eau et dans les airs dans la région du Bas-Saint-Laurent.

Paul Alexander Banko, 41 ans, aurait stationné sa voiture jeudi dernier au quai de Notre-Dame-du-Portage. Puis, selon des témoins, il a indiqué à des Portageois son intention de se rendre jusqu’à l’île aux Lièvres, à plus de 10 kilomètres au large.

« Quand le monsieur est parti, ce n’étaient pas des conditions idéales pour le kayak de mer. C’était venteux. Des gens ont tenté de le dissuader », raconte en entrevue le maire de la municipalité, Vincent More, qui déplore une situation « immensément triste ».

Le Montréalais a pris la mer. Il n’a pas été revu depuis. Selon un de ses bons amis, l’homme n’avait pas de téléphone cellulaire, il n’y a donc jamais eu d’appel à l’aide.

« Il aimait beaucoup faire de la photo d’oiseaux. L’endroit où il est allé est reconnu pour la faune aviaire, il y a aussi beaucoup de phoques, de bélugas… », raconte Pierre-Olivier Ouellet, propriétaire de la Bibitte mobile, une entreprise de vulgarisation en entomologie.

Les deux hommes sont des passionnés des insectes. Ils ont d’ailleurs cofondé le Festival des insectes du Québec. « C’est lui qui m’a lancé dans l’entomologie. Il vivait pour ça », raconte M. Ouellet.

Selon lui, Paul Alexander Banko n’est pas un kayakiste d’expérience et venait d’acheter son embarcation. C’est toutefois un voyageur aguerri, qui a parcouru la planète. « Je pense qu’il avait visité 56 pays », dit-il.

Recherches suspendues

Les autorités ont passé des jours à sillonner le fleuve et les airs, en vain. Deux navires, quatre embarcations, un aéroglisseur, un avion Hercule et deux hélicoptères ont participé aux recherches.

Les policiers ont aussi parcouru à pied l’île aux Lièvres et d’autres autour sans trouver une seule trace de M. Banko.

Mardi soir, la Garde côtière et les Forces armées ont annoncé la suspension des recherches sur l’eau et dans les airs. La Sûreté du Québec (SQ), responsable de l’enquête, a pris la même décision mercredi matin.

« Aucun objet appartenant à l’individu recherché n’a été retrouvé et toutes les pistes ont été explorées avec les outils à notre disposition », indique une porte-parole de Pêches et Océans Canada, Marie-Ève Caron.

La SQ va poursuivre l’enquête. Les policiers espèrent recevoir l’aide du public. « Plus on avance dans le temps, plus on peut retrouver des objets à l’est. On demande donc maintenant même aux gens en Gaspésie d’ouvrir l’œil », indique le sergent Claude Doiron.

Les chances de retrouver encore vivant le kayakiste, père d’un bambin, s’amenuisent au fil des jours. Mais ses proches y croient encore. Ils envisagent de lancer leurs propres opérations de recherche.

« J’espère encore. Ce n’est pas impossible qu’il ait dérivé. Il sait se débrouiller en milieu naturel », note son ami Pierre-Olivier Ouellet.