Un sac de plastique vert. Ce banal objet constitue la pièce maîtresse de la Couronne au procès de Joshua Sarroino, accusé d’avoir assassiné froidement un homme en plein restaurant au centre commercial DIX30 en 2019.

« Le 10 mai 2019 fut un jour fatidique pour Éric Francis De Souza. Sa vie s’est terminée, alors qu’il avait 24 ans. Il est mort d’un seul coup de feu à la tête », a dit au jury la procureure de la Couronne, MTian Meng, dans sa déclaration d’ouverture.

Joshua Sarroino, un Lavallois de 29 ans, est accusé de meurtre prémédité. Son procès devant jury s’est amorcé mercredi au palais de justice de Montréal.

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Joshua Sarroino

Selon le récit de la poursuite, Éric Francis De Souza est attablé ce soir-là avec des amis pour une fête d’anniversaire au restaurant Sofia du quartier DIX30, à Brossard. Il fait dos à la porte principale de l’établissement. Le tireur, masqué, porte un chapeau et tient un sac de plastique vert dans ses mains.

L’assassin se dirige immédiatement vers Éric Francis De Souza, lève son bras tenant le sac et tire une seule balle derrière la tête du jeune homme, qui s’effondre devant ses amis. Le tireur prend alors la fuite vers la porte d’entrée principale du restaurant. L’assassin est dans les faits l’accusé, Joshua Sarroino, va tenter de prouver le ministère public.

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Sur la photo, on peut voir les 12 amis à table le soir du meurtre. La victime, Éric Francis De Souza, avec un chandail blanc, se trouve en haut à gauche. C’est le numéro 1 en rouge.

« Préparez-vous à ne pas voir le visage de l’accusé sur les caméras de surveillance. Notre position est qu’il a pris les mesures nécessaires pour ne pas être reconnu », a souligné au jury MMeng, qui fait équipe avec MPatrick Ostiguy et MRichard Rougeau.

La preuve de la poursuite est donc essentiellement circonstancielle.

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Éric Francis De Souza

Des images de caméras de surveillance qui seront présentées au jury suivent les déplacements du tireur pendant un certain moment, jusqu’à ce qu’il disparaisse dans la brume. « Le chemin de fuite pris par le tireur est un élément clé de ce casse-tête. Soyez à l’affût des détails », a précisé MMeng au jury.

Quelques minutes plus tard, non loin de là, une voiture de marque Ford Focus prend feu. Une caméra de surveillance filme une personne passer devant le véhicule en feu. Également, plus tard en soirée, les policiers retrouvent une arme à feu dans un sac de plastique, au restaurant Les 3 Brasseurs. Cinq balles et une douille s’y trouvent.

Ce sac de plastique vert est au cœur de la preuve de la poursuite. Les empreintes digitales de l’accusé, de même que son ADN, ont en effet été retrouvées sur ledit sac, viendront témoigner les experts du ministère public. Également, un mois après le meurtre, la voiture que conduisait l’accusé correspondait au même modèle de véhicule vu sur les caméras de surveillance le soir du meurtre, selon la Couronne.

Un témoin de la Couronne, Kenneth Drummond, qui se trouvait à table avec la victime, a décrit le tireur comme un homme aux cheveux foncés et au teint de peau « bronzé ». En contre-interrogatoire, il a admis avoir dit aux policiers à deux reprises que le tireur semblait « latino ou mexicain ».

MDanièle Roy défend l’accusé. Le procès est prévu pour quelques semaines devant le juge Pierre Labrie, de la Cour supérieure.