Un ex-employé d’une école secondaire de Montréal accusé d’avoir exploité sexuellement une adolescente s’est engagé devant la cour à respecter plusieurs conditions pour mettre un terme aux procédures criminelles. Wilfredo Fernando Cedillos Magana a eu des gestes « inappropriés » à l’endroit d’une élève, selon la Couronne.

Le Montréalais de 33 ans faisait face à des chefs d’exploitation sexuelle et d’agression sexuelle – déposés par procédure sommaire – pour des gestes faits à l’automne 2021. Selon son profil LinkedIn, il était responsable de la vie étudiante à l’école secondaire Eulalie-Durocher, située près du Stade olympique, entre août 2019 à février 2022.

Son procès prévu cette semaine n’a toutefois pas eu lieu, puisque le ministère public a retiré les accusations, le 18 avril dernier, au palais de justice de Montréal. En contrepartie, Wilfredo Fernando Cedillos Magana s’est engagé en vertu de l’article « 810.1 » pour une période d’un an.

Cette disposition du Code criminel permet d’imposer des engagements à une personne, lorsque les autorités ont des « motifs raisonnables » de craindre la commission d’une infraction d’ordre sexuel sur un enfant.

Surveillant d’étage

« Monsieur était surveillant d’étage dans une école. Il a eu des interactions avec une étudiante de 16 ans qui finissait son secondaire. Il y a eu certains gestes qui étaient inappropriés, et qui nous laissent craindre des attouchements et qui nous laissent craindre la commission des infractions visées [au Code] », a expliqué au juge le procureur de la Couronne Me Jérôme Laflamme.

Le ministère public n’a pas donné d’informations supplémentaires sur la nature et les circonstances des gestes « inappropriés ». Le procureur a souligné que la « nature de l’emploi » et « la clientèle » avec qui l’accusé travaillait constituaient des facteurs incitant les autorités à craindre, « encore à ce jour », la commission d’infractions de nature sexuelle.

Dans le cadre du « 810 », Wilfredo Fernando Cedillos Magana ne pourra occuper un emploi qui le place en position d’autorité ou de confiance avec des enfants pour une période d’un an. « C’était une condition sine qua non pour la poursuite », a insisté MLaflamme. Il ne pourra pas non plus s’approcher de la plaignante.

« Il y a des conséquences à ce document. Si vous ne respectez pas ces conditions, vous pouvez être accusé d’une infraction supplémentaire », a rappelé à l’accusé le juge Martin Chalifour.

Selon l’avocat de la défense MGabriel Bérubé Bouchard, Wilfredo Fernando Cedillos Magana travaille maintenant auprès des personnes âgées.

Les cas d’allégations de crimes sexuels dans les écoles du Québec font les manchettes depuis le début de l’année. Il y a un mois, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a d’ailleurs lancé une « enquête générale » sur ces « multiples » dénonciations et allégations dans le réseau scolaire.