Des menaces formulées par téléphone contre l’école secondaire Laurier Macdonald, dans l’arrondissement de Saint-Léonard, ont forcé mardi le confinement de plusieurs jeunes et du personnel. C’est un élève qui aurait menacé d’apporter une arme à l’école.

Peu avant 13 h 30, mardi, un appel aurait été fait directement à l’école. Selon nos informations, l’élève au bout du fil menaçait alors l’établissement d’apporter une arme à feu sur les lieux de l’école.

Par mesure de prévention, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a donc rapidement envoyé plusieurs patrouilleurs sur place, afin d’y déployer un périmètre de sécurité. « Des vérifications ont été faites dans chaque classe et à l’extérieur de l’école. Les jeunes ainsi que les professeurs ont été confinés, avant d’être graduellement évacués, classe par classe. Pour le moment, il n’y a rien de menaçant qui n’a été trouvé sur place », a indiqué mardi l’agent Jean-Pierre Brabant, porte-parole du SPVM.

Une enquête a néanmoins été ouverte pour tenter d’identifier la personne à l’origine de ces menaces, a-t-il confirmé. Aucun suspect n’avait toutefois encore été arrêté en fin de journée, au moment d’écrire ces lignes.

L’école en question fait partie de la Commission scolaire English-Montréal (CSEM). Elle est située sur le boulevard Viau, non loin de l’intersection avec la rue Jean-Talon.

Un phénomène en expansion ?

De plusieurs mois déjà, les menaces contre les établissements scolaires semblent de plus en plus nombreuses au Québec. À La Prairie, l’école secondaire de la Magdeleine a par exemple dû être évacuée quatre fois depuis juin, rapportait La Presse en octobre dernier.

Ce printemps, trois adolescents avaient été arrêtés à Gatineau en lien avec des menaces proférées contre plusieurs établissements scolaires. La police avait alors livré un message clair aux jeunes : en posant de tels gestes, ceux-ci s’exposent à plusieurs accusations pouvant affecter leur avenir à court terme.

« Même si l’action est posée dans le but de faire une blague ou que les paroles ont été dites sans intentions réelles, si les propos tenus ont eu pour effet d’entraîner un sentiment de crainte ou de peur, l’infraction est considérée comme ayant été commise », avait alors martelé la police de Gatineau.

Le SPVM ne cache pas d’ailleurs qu’il pourrait y avoir un phénomène d’entraînement sur les réseaux sociaux, « une nouvelle tendance à surveiller ». « Ce qui est important à comprendre, c’est que plus il y en a qui le font, plus il y en a qui veulent le faire », indiquait en ce sens l’agent Manuel Couture, à la fin 2021, au moment où de premières menaces étaient rapportées.

« Ce que l’on constate avec les réseaux sociaux et les jeux vidéo, c’est que la nouvelle génération est désensibilisée à la violence. Sur le web, il y a une virtualité qui rend la violence immatérielle. Même les jeunes qui profèrent des menaces ne réalisent pas l’importance de leurs propos », avait alors soutenu la criminologue Maria Mourani.

Avec Léa Carrier, La Presse