Un enseignant de l’école secondaire Bernard-Gariépy, à Sorel-Tracy, a été filmé « à son insu » par des élèves alors qu’il était sous la douche. Des vidéos captées par un élève ont ensuite été partagées en ligne. La Sûreté du Québec (SQ) a ouvert une enquête.

Les faits se sont produits lundi. Dans une lettre envoyée aux parents mardi, la direction de l’école affirme « qu’un ou des élèves » ont « pris en vidéo, à son insu et sans son consentement, un enseignant alors qu’il était sous la douche dans les vestiaires ».

On y précise que « l’enseignant avait alors, comme il se doit, pris soin de s’assurer que tous les élèves aient quitté le vestiaire et d’utiliser la douche privée ». « Suivant la captation de ces images, l’élève aurait partagé la vidéo avec plusieurs camarades, qui auraient, à leur tour, partagé les images avec d’autres élèves », écrivent le directeur du centre de services scolaire de Sorel-Tracy, Christian Lacourse, et l’avocate représentant l’organisation, Laurence Cournoyer.

C’est un parent qui aurait mis la direction au fait de la circulation de vidéos sur les réseaux sociaux, au courant des dernières heures.

Possibles accusations criminelles

Dans sa missive, la direction soutient que « tant la captation de la vidéo que son partage représentent du voyeurisme et de la distribution non consensuelle d’images intimes, soit des infractions prévues au Code criminel canadien ». L’école dit collaborer avec la Sûreté du Québec, une enquête étant en cours « afin d’identifier toutes les personnes impliquées ».

À la SQ, le porte-parole Stéphane Tremblay confirme qu’une enquête a été ouverte, en rappelant aussi qu’il pourrait y avoir des infractions criminelles en cause, voire des accusations. « Deux jeunes suspects ont été rencontrés par nos enquêteurs en fin de journée aujourd’hui. Pour le moment, on n’a pas d’arrestation. Mais on rappelle aux gens qui auraient pu avoir reçu la vidéo de la supprimer et de ne pas la partager, puisque continuer de la partager constitue également une infraction au Code criminel », insiste M. Tremblay.

Le directeur Christian Lacourse, lui, invite les parents à vérifier auprès de leur enfant si ce dernier « détient ces images ». « Dans un tel cas, veuillez immédiatement veiller à ce que ces dernières soient supprimées définitivement. Toute conservation ou tout partage, que ce soit en envoyant ces images ou simplement en les exhibant à autrui, pourrait également vous rendre criminellement responsable », martèle-t-il.

« Nous comptons également sur votre collaboration afin de sensibiliser vos enfants sur les conséquences de ce type d’agissements, agissements qui ne sauraient en aucun cas être tolérés par le Centre de services scolaire », écrit-il encore.

Globalement, la direction dit traiter l’affaire « avec le plus grand sérieux ». « Des filets de sécurité sont actuellement analysés et mis en place afin d’éviter ce genre de cas », peut-on lire dans la lettre envoyée aux parents. « Nous sommes sur place et disponibles pour votre enfant s’il ressent le besoin de parler avec un adulte de confiance concernant ce genre de situation », insiste-t-on au passage.

Toute personne détenant une information pertinente en lien avec ce dossier est invitée à contacter la Centrale de l’information criminelle de la SQ, en composant le 1 800 659-4264. Un traitement confidentiel peut vous être assuré, en tout temps.